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EAN : 9791091328722
214 pages
Gope éditions (02/02/2023)
3.95/5   11 notes
Résumé :
Entre Bangkok, Lisbonne et Las Vegas, JOSÉ LUÍS PEIXOTO revient à la non-fiction avec un livre surprenant, riche en strates, en liens inattendus, passant du récit le plus intime aux descriptions hautes en couleur évoquant le lointain.
« Le chemin imparfait » est, en soi, le long voyage vers une Thaïlande au-delà des lieux communs du tourisme, qui explore des aspects moins connus de sa culture, de sa société, de son histoire, de ses religions, entre bien d’aut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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One Night in Bangkok, les lumières des ruelles s'animent. Des odeurs enivrent, curry jaune, curry rouge, curry vert... Des étals de marchandises en tout genre, des fumoirs au bord de la route, un pad thaï sur le pouce. du bruit, klaxons, cris, rires. Touk-touks, vélos, motos-taxis et piétons dans une cacophonie souriante. Et puis le silence. Un moine bouddhiste au coin d'une rue. Des hommes qui se prosternent, des femmes qui se prosternent. Des ladyboys aussi. Et des enfants qui courent autour.

A la poste de Bangkok, trois colis à destination de Las Vegas ont été interceptés. A l'intérieur des restes humains – la tête d'un bébé, le pied droit d'un enfant, des bouts de peau tatouée… Qui peut se faire livrer ce genre « d'articles » ? Il se pourrait même que ces bouts humains aient été achetés sur ce marché. On y trouve de tous, de la coriandre, des vis ou des coeurs humains… C'est aussi ça Bangkok. L'auteur-voyageur en reste perplexe. Un autre voyage remonte à sa surface, Las Vegas, il connait déjà, il a plusieurs fois remonté le Strip au cours de ses reportages.

José Luis Peixoto m'a embarqué ainsi dans sa Thaïlande, comme si chacun avait sa propre vision de ce pays. Elle est si riche qu'elle en apparait totalement différente aux regards des uns et des autres. Dans ton silence, tu découvres ce pays, son silence, ce décor, ces gens. Loin d'être une visite touristique organisée, ce voyage a pour but de découvrir les senteurs d'un pays, son âme et son bruit. le meilleur guide pour la Thaïlande. Une déambulation colorée où l'auteur n'hésite pas à faire des parallèles avec Lisbonne, son histoire, son enfance, sa culture. Et de ses tatouages...

Le chemin est imparfait, il part de Lisbonne, une escale à Las Vegas avant de parvenir à Bangkok. le chemin n'est pas parfait, il n'est pas en ligne droite et fait des allers-retours avec ces destinations. La Thaïlande n'est pas que boxe, massage et ladyboys. Aux premiers abords, je n'avais pas trop envie d'y poser mon vieux cuir, à cause de ces préjugés. Après la lecture de ce « guide » pour touriste aimant prendre son temps, j'ai maintenant l'envie de découvrir les lumières et les silences de ce pays. le chemin silencieux.
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Décidément il est écrit que cet écrivain me donnera toujours du fil à retordre! Troisième fois que je le lis : d'abord avec "La mort du père", puis "Le cimetière de pianos" et maintenant "Le chemin imparfait". Toujours le même style, la narration chaotique... mais aussi dans cette oeuvre qui est à mi chemin entre le récit et l'essai, une introspection de l'auteur qui m'amène à voir là une sorte de "mémoires" écrites très tôt, car ce livre a déjà quelques années et lors de sa rédaction José Luis Peixoto n'avait que quarante deux ans. Je ne vois pas ou était l'urgence à écrire ce texte, d'autant qu'il s'arrête sur une énigme non résolue. Par certains aspects je trouve aussi ce livre glauque, morbide. Un article de journal relatant un fait divers, des colis bloqués à Bangkok, contenant des morceaux de corps humains, et envoyés à trois destinataires différents vivants à Las Vegas... Un cadavre de chaton, retrouvé presque en entier dans une saucisse lors d'un repas familial à Bangkok, des visites de musées d'anatomie, des réflexions sur la mort... rien de très réjouissant donc! Heureusement, il y a l'invitation aux voyages : Lisbonne, Bangkok et Las Vegas, et des descriptions qui ne manquent pas d'intérêt, offrant sur ces lieux un regard qui n'est pas celui d'un simple touriste, mais d'un homme qui sort des sentiers battus, et va au delà des clichés. En cela d'ailleurs, le texte de l'auteur est enrichi par les connaissances historiques, culturelles, religieuses, qu'il divulgue au lecteur. J'écris lecteur au singulier, car à un moment donné, il s'adresse à un lecteur individuel. Ce passage du livre m'a d'ailleurs beaucoup interpelée.
L'ouvrage quant à lui est très soigné. La photo de couverture est un cliché réalisé par l'auteur. le texte est aéré. Les caractères très lisibles. Un beau travail de la maison d'éditions.
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Je ne connaissais pas José Luís Peixoto avant la lecture de ce livre et c'est une jolie découverte .
Prenant pour prétexte la découverte de plusieurs paquets contenant des bouts de corps humain dans un bureau de poste de Bangkok José Luís Peixoto nous plonge dans un road trip au travers de la Thaïlande actuelle et de son histoire. Ici et là il évoque également son Portugal d'origine et des voyages à Las Vegas mais c'est bien la Thaïlande qui se taille la part du lion dans ce récit .
De Bangkok à Chaing Mai en passant par Phuket la Thaïlande multiple apparaît sous nos yeux . C'est savoureux de réalisme et criant de vérité même si comme il le dit lui-même il y a autant de vision de la Thaïlande que de personnes ayant parcouru le pays.
Composé de très courts chapitres , parfois quelques lignes seulement c'est un livre agréable à lire et qui outre le voyage interroge le lecteur sur tourisme , la relation aux populations rencontrées ainsi que le sens de l'écriture et le poids des mots .
Un très bon moment de lecture dû aux Éditions Gope cette petite maison d'édition qui met en valeur les écrits concernant le sud-est asiatique.
À noter la superbe photo qui orne la couverture et dont José Luís Peixoto nous raconte les circonstances et les lieux où elle fut prise.
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Enfin un récit sur la Thaïlande qui nous fait grâce des poncifs et des clichés rances. Beaucoup de poésie dans cette écriture qui nous donne à voir les senteurs et les couleurs de ce beau pays, la simplicité, la sérénité et la frénésie de son peuple. Une ambiance vraiment différente de l'Europe et qui pourtant fait remonter des souvenirs de l'enfance. le fait divers relaté au début (la découverte de bouts de corps humains dans des colis) n'est qu'un prétexte à la déambulation et à la réflexion de l'auteur. Il est inutile d'attendre un quelconque rebondissement comme le laisse penser la 4e de couverture. Il n'est que très peu question de cette découverte glauque mais véridique et Peixoto nous livre plutôt ses impressions sur le voyage mais pas seulement. le jour où je quitterai la Thaïlande, je me replongerai certainement dans ce livre pour retrouver cette ambiance que l'auteur a su si bien saisir et décrire.
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un vrai plaisir de retrouver Peixoto ! je m'étais fait à ce qu'il n'écrive plus de livres ! Ce livre est très différent des précédents. Même s'il y a une histoire, elle est plus en pointillé léger ,servant de prétexte à partager un chapelet de réflexions, d'impressions ,de souvenirs aussi, vécus sur 3 lieux : son Portugal d'origine, la Thaïlande et Las Vegas. Différent, le livre l'est aussi car contrairement aux précédents, le livre est écrit à la première personne et l'auteur se raconte, se raconte même beaucoup, son enfance, sa famille, même sa mort. Peut être ma seule déception viendra de l'écriture elle même; elle était pour moi tellement forte, poétique dans les livres précédents et je n'en ai retrouvé que des reflets dans ce livre; la cause sans doute au fait de la narration à la premiere personne. Vivement le prochain!
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Et Bangkok en fast-forward - bus rouges et verts, à la tôle épaisse, polie au marteau ; touk-touks effrontés comme des insectes ; personnes à l'arrêt sur le côté, qui attendent de pouvoir traverser, ou qui se lancent dans un parcours irréversible, calculé, au milieu de la circulation aléatoire ; hommes accroupis sur le trottoir, qui vendent une marchandise quelconque ; femmes en tablier et tongs, qui font frire de la nourriture, fumée dans les étals à roues de bicyclettes ; boutiques de fruits sur caisses, adossées contre des murs, sous de vieux parasols ; personnes chargées de sacs débordants ou avec des sachets enfilés au pli du doigt ; moines à sandales ; hommes assis sur des chaises en plastique, trônes en plastique, hommes en tricots de peau tenant des tapettes à mouches ; cabines téléphoniques avec le combiné décroché, pendant ou arraché ; visages parfaits sur des annonces publicitaires, peau excessivement lisse et excessivement blanche ; tas d'ordures dans des coins discrets, adossés au pied de poteaux électriques ; chantiers abandonnés sur les trottoirs, personnes pressées contournant des trous ; une affiche sur laquelle il était écrit : Hotel for sale ; plantes en survie dans des vases qui s'alimentent directement aux pots d'échappement ; agents de la circulation qui sifflent dans le vide ; personnes à moto, avec ou sans casque ; familles à moto, un tout petit bout de chou serré entre le père et la mère, qui me regarde, qui me déconcerte ; femmes assises en amazone sur des motos-taxis, leurs genoux ronds ; et stop - nous nous sommes arrêtés à un feu tricolore.
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L'air lui-même était lourd - épais, humide, chaud comme une soupe, comme une tom yam piment, citronnelle -, le ciel lui même était lourd.
La fumée de l'encens montait au ciel, se fondait en lui, le teintait. Bangkok tout entière montait au ciel - avenues débordant de circulation, millions de voix. Le temple Wat Traimit se trouve dans le chinatown, au cœur d'un labyrinthe. L'unique échappatoire, me sembla-t-il, était le ciel.
J'ai ouvert la porte de la cage. L'oiseau s'est recroquevillé quelques instants, apeuré par le firmament, il en connaissait bien mieux la vastitude que moi. Et, soudain, il a jailli. Sans laisser à Makarov le temps de prendre la photo. A ma demande, Makarov tenait l'appareil prêt pour fixer l'instant où j'allais relâcher 1'oiseau - vaniteux libérateur d'oiseaux-, mais cette seconde était passée trop vite. Nous n'avons pu que lever la tête et le voir disparaître.
Dans le bouddhisme thaïlandais, l'idée de karma a donné lieu à l'idée d'accumuler des mérites. L'idée d'accumuler des mérites a donné lieu à la libération d'oiseaux. La libération d'oiseaux engendre de la positivité qui rejaillira ultérieurement, sur son auteur.
Cette logique est dénaturée quand on sait qu'auparavant ces oiseaux étaient libres. Ils n'ont été capturés et emprisonnés que dans le but d'être vendus - cent bahts -et relâchés.
Mais, à ce moment-là, je n'y ai pas pensé.
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A cette heure du début de la nuit, dans Bangla Road, à quelques mètres de la plage de Patong, à Phuket, il y avait de l'euphorie sur ces visages brûlés par le soleil, rouges, certains avec la marque des lunettes noires dessinée autour des yeux. Les enfants étaient effrayés par la jeune femme recouverte de scorpions, derrière un seau pour les pièces de monnaie. Les majeurs - femmes et hommes - étaient impressionnés par les bars grands ouverts sur la rue, les jeunes femmes presque nues perchées sur les comptoirs, les ladyboys presque nues, perchées sur les comptoirs, la suggestion de la sensualité, sexualité, pornographie, le bruit de la musique qui rendait tout plus théâtral, et les lumières tapageuses qui rendaient tout plus féérique.
Traversant ces courants, se frayant un chemin, des ladyboys ou de jeunes femmes trop maquillées, jupes courtes, chaussures à talon haut, émergeaient de la foule. Elles se baissaient jusqu'à s'accroupir devant un moine qui était assis en bordure du trottoir, entre des gobelets en plastique vides et des ordures, avec une petite statuette dorée de Bouddha devant lui.
À côté de la foule qui passait, ils étaient seuls. Ensevelis par le bruit, ils demeuraient dans un silence absolu. Elles. tête baissée, tenant des bâtons d'encens entre les doigts. ou juste les mains jointes, le moine remuant les lèvres en bénédictions - illuminés tour à tour de pourpre, rouge et bleu.
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On a l'habitude d'appeler silence les sons tels que ceux-là - le chant transparent d'un oiseau ; l'existence universelle des insectes, inséparable de tout ; une brise très ténue qui passe à la surface des étendues de riz.
Le vert se mêlait au jaune dans le lointain. Le son de mes pas dans le riz, dans les broussailles, c'était également du silence. Mon poids s'affaissait lentement sur ce sol capitonné. J'ai saisi un brin entre les doigts. Ils étaient gros ces grains de riz, enveloppés d'une gousse verte, ils étaient délicats au toucher.
Au fond, loin, on distinguait quelques maisons entre les arbres - on aurait dit qu'elles se cachaient. Ces rizières sentaient la terre, elles étaient traversées par une route fine sur laquelle un vélo pourrait à peine passer.
J'aurais pu rester là pour toujours, spectateur du passage de lourdes gouttes ; puis l'air plus chaud et sec ; ensuite, plus frais, presque frais. Comme les rizières, moi aussi je me mettrais a l'heure de cet état d'être. La vie ne serait pas seulement facile, elle ne l'est jamais, mais il m'a semblé un instant qu'elle serait plus simple.
Là - sans touk-touks, sans autels, sans pad thaï, sans plages de cette couleur ou mer de cette couleur, sans les multitudes qui veulent la même chose -, c'était aussi la Thaïlande.
Ce silence, c'était aussi la Thaïlande.
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Le canal reflétait le ciel et les arbres. Dans les eaux du canal, il y avait une ville différente, où seul existait le ciel, avec toute sa paix, et les arbres, penchés sur ce regard. Chiang Mai accélérait sur les routes parallèles au canal, son urgence n'ignorait pas ce tableau, elle se mêlait à lui - Chiang Mai et les eaux du canal s'équilibraient mutuellement.
J'étais sur une place avec beaucoup de gens qui cuisinaient et qui parlaient fort, il était midi passé, c'était la deuxième fois que je venais en Thaïlande et la première fois que j'étais à Chiang Mai.
En dissonance avec les odeurs et les couleurs, les voix, il y avait une mélancolie qui atténuait mes gestes, mes pensées, la façon dont je voyais ce qui m'entourait. C'est peut-être pour cela que je déployais mon regard vers l'animation de la route et que je cherchais le canal - lent, pondéré. Je n'étais pas triste, j'étais solennel.
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