Citations sur Écrits féministes (15)
Présentement, pour gagner plus d'argent que la femme, l'homme fait beaucoup moins de travail ; et quand il sort des administrations, des manufactures ou des ateliers, c'est pour fumer sa pipe ou son cigare, aller boire ou flâner, tandis que, quand la femme quitte harassée son lieu de travail, c'est pour recommencer un autre travail, celui du ménage ; la femme est soumise à un réel travail de continuité. (H. Auclert)
Mais enfin qu'est-ce que votre féminisme ? Qu'est-ce qu'il demande en plus de ce que nous offrons ?
(...) Le vrai féminisme c'est d'être socialiste ! (...) Le vrai féminisme c'est d'être syndicaliste. (...)
A u nom d'elles toutes, je voudrais essayer d'expliquer ici pourquoi c'est faux, pourquoi les militants hommes eux-mêmes n'y croient pas beaucoup et se sentent troublés et inquiets devant le féminisme qui s'affirme et qu'ils ne comprennent pas (...) - Hélène Brion
L'animal humain n'est homme ni femme, à le bien prendre : les sexes étant faits non simplement, ni pour constituer une différence d'espèces, mais pour la seule propagation. L'unique forme et différence de cet Animal ne consistent qu'en l'âme raisonnable. Et s'il est permis de rire en passant chemin, le quolibet ne sera pas hors de saison, lequel nous apprend qu'il n'est rien plus semblable au chat sur une fenêtre que la chatte. L'homme et la femme sont tellement uns, que si l'homme est plus que la femme, la femme est plus que l'homme. (M. Le Jars de Gournay)
La vérité et la science sont des biens imprescriptibles, et ceux qui en ont été privés y peuvent rentrer sans faire de tort à ceux qui en sont déjà les maîtres. Il ne peut donc y avoir que ceux qui veulent dominer sur les esprits par la créance, qui aient sujet d'appréhender ce retour, dans la crainte que si les sciences devenaient si communes, la gloire ne le devint aussi, et que celle où ils aspirent ne se diminuât par le partage. (F. Poulain de la Barre)
Tous n'ont-ils pas violé le principe de l'égalité des droits, en privant tranquillement la moitié du genre humain de celui de concourir à la formation des lois, en excluant les femmes du droit de cité ? Est-il une plus forte preuve du pouvoir de l'habitude, même sur les hommes éclairés, que de voir invoquer le principe de l'égalité des droits en faveur de trois ou quatre cents hommes qu'un préjugé absurde en avait privés, et l'oublier à l'égard de douze millions de femmes ? (Condorcet)
Une femme n'oserait former le nœud conjugal qu'avec un penchant décidé pour la fidélité. En conséquence, on ne se marierait que fort tard, dans l'âge du calme des passions, et le mariage se trouverait ramené à son but, qui est d'être un appui pour la vieillesse : c'est une retraite du monde, un lien de raison, fait pour les gens âgés et non pour la jeunesse. (Ch. Fourier)
L'éducation de la femme est dirigée de manière à comprimer toutes ses facultés morales et intéllectuelles (sic), on veut lui persuader qu'elle est inférieure à l'homme ; et l'on s'efforce de réaliser autant que possible cette odieuse supposition.
Si dés (sic) l'enfance on appercoit (sic) en elle des germes de franchise, de courage, et de hardiesse, on s'empresse de les étouffer comme contraire aux devoirs de son sexe, née pour la servitude elle doit apprendre à dissimuler, elle doit être humble et timide, les pleurs et la prière, sont les seules armes qu'elle doit employer contre l'oppression.
est-elle douée d'un esprit élevé, à (sic)-t-elle des penchants studieux, on s'efforce de comprimer en elle ce qui pourrait lui rendre sa force et sa dignité morale.
on lui inspire des gouts frivoles, on lui insinue que le don de charmer, l'art de plaire doivent être les seuls objets de ses vœux, l'unique but de ses actions, et si franchissant tous les obstacles elle s'élevait au dessus des préjugés de son séxe (sic), quand même elle parviendrait au plus haut degré de savoir et de supériorité réelle ; toutes les carrières lui sont fermées, elle ne peut prétendre à aucune fonction publique, l'entrée des lycées, des facultés, des académies, lui est interdite. (J. Deroin)
Mary Wollstonecraft réclame la liberté de la femme comme un droit, au nom du principe sur lequel les sociétés fondent le juste et l'injuste ; elle la réclame parce que sans la liberté il ne peut exister d'obligation morale d'aucune espèce, que sans l'égalité entre l'un et l'autre sexe la morale manque de base, cesse d'être vraie. (F. Tristan)
Pourquoi cette exagération d'égards, de tendresse, qui va jusqu'à refuser à la femme le travail, cette noble et nécessaire gymnastique ? Parce que le travail signifie indépendance. Pourquoi cette peur insensée, illogique, de la connaissance, de la réflexion, du libre développement de l'être ? Parce que de la connaissance dérive la volonté, comme de l'ignorance l'incertitude. Qui pense et qui sait veut ; tous les despotes sentent cela. (A. Léo)
Deux solutions se présentent : ou les hommes peuvent régler leurs mœurs et s'en tenir au mariage ; ou il faut déclarer les mœurs libres pour les deux sexes avec une égale responsabilité des deux parts : recherche de la paternité, etc. (M. Deraismes)