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Critique de lafilledepassage


Le Japon fascine, et depuis toujours. Les Occidentaux, mais aussi les Chinois.

Le Japon c'est d'abord une immense diversité (plusieurs milliers d'îles dont 430 sont habitées), tant naturelle que socio-culturelle. C'est un pays loin d'être monolithique, ce qui met à mal tous nos préjugés. Préjugés, en partie propagés par les Japonais eux-mêmes pour plusieurs raisons: tentation de surmonter les écarts au sein de la société nippone et de fédérer un peuple autour d'un discours identitaire national ; raison économique (le Japonais travaille beaucoup. le Japonais est soumis. le Japonais respecte la hiérarchie …).

Il évoque aussi la raison culturelle dans un pays où les habitants sont très sensibles au regard de l'autre et calquent leur comportement en conséquence. Importance primordiale de ce que voit l'autre d'abord, c'est-à-dire la face, le masque. La face qu'il ne faut pas perdre, le masque que l'on doit porter, concrètement (comme dans le théâtre japonais) ou abstraitement. D'ailleurs les principaux objets archéologiques trouvés au Japon sont des masques et des miroirs.

Pelletier propose des clés pour comprendre ce pays et ces habitants, en s'attaquant aux préjugés les plus solides – qu'il ne réussit pas toujours à démonter … – et surtout en ne se limitant pas à ce que les Japonais, champions de idées reçues et de la communication, veulent bien montrer d'eux-mêmes.

Chaque préjugé est étudié, avec chiffres et faits à l'appui quand cela s'applique. Ou analyse sociologique (et donc peut-être plus discutable), références historiques et littéraires.

Il revient notamment sur le Japon défait d'après-guerre, érigé en exemple par les USA qui cherchent à promouvoir leur modèle libéral et capitaliste comme alternative au communisme étatique des voisins (Indochine, Corée, … et surtout Chine et URSS), et modèle à suivre pour les autres pays décolonisés.

Il présente aussi une explication possible de l'essor de la robotisation, même si là aussi les hommes sont méfiants face aux machines, par l'absence de dieu créateur dans les croyances nippones et donc absence de complexe où l'Occident répugne à se substituer à ce dieu créateur (bon un avis comme un autre). Il explique leur conception « écologique » où l'homme doit vivre en harmonie avec les forces de la nature (fortement basée sur le shintoïsme, un animisme encore très présent sur l'archipel), contrairement à l'approche chinoise fortement interventionniste sur le milieu naturel.

Pelletier ne tire aucune conclusion, mais ouvre juste des perspectives sur ce pays, tout en nuances et en suppositions. Ainsi chacun reste libre de se faire sa propre idée au gré de ses lectures, de ses rencontres, ou de ses voyages.

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