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Critique de lilylitblog


'autrice Chantal Pelletier s'inscrit en partie avec ce roman dans la lignée des textes qui rendent hommage à un âge d'or du cinéma américain, tel que Scarlett il y a un an. le titre est un amusant surnom pour Orson Welles, monstre sacré du cinéma mais aussi de la mise en scène théâtrale, dont l'oeuvre est évoquée par petites touches au fil des pages.

En réalité, le cinéaste n'est pas le personnage central du récit, il apparaît plutôt comme une figure quasi fantomatique qui viendrait hanter les pages, une présence tutélaire à la fois rassurante et dangereuse, à l'instar de sa carrure imposante et de sa façon de dévorer des plâtrées de nourriture, qui peuvent faire de lui une forme d'ogre de conte aussi bien qu'un bon vivant convivial. L'ambivalence du personnage est d'autant mieux mise en valeur qu'on ne le perçoit que par les yeux de la narratrice, une fervente passionnée de cinéma et admiratrice de l'oeuvre de Welles en particulier, semble-t-il, même si on lui découvre par la suite d'autres films cultes.

La construction du récit est particulièrement originale, découpée en cinq « carnets » rédigés par Anne, la protagoniste qui travaille dans une photothèque. Ceux-ci sont commencés de façon chronologique successive, mais elle continue à les remplir thématiquement en parallèle. C'est ce qui donne un côté puzzle à l'ensemble, avec des passages courts et non datés dont on ne peut pas toujours savoir s'ils sont censés avoir été écrits avant ou après d'autres éléments des carnets suivants.

Quelque part, cette méthode de présentation des faits est brillante car elle s'accorde avec le fonctionnement de l'esprit, par associations d'idées et souvenirs marquants. Si Orson n'est jamais saisi que dans l'imaginaire d'Anne, elle-même ne nous est donnée qu'en différé par rapport aux événements qu'elle vit, lorsqu'elle prend le temps de les consigner dans ses carnets. Tout le texte est donc d'emblée réflexif, ce qui lui donne une grande profondeur et une part de mystère et de décalage, comme si quelque chose devait nous rester définitivement inaccessible.

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