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Critique de gouelan


Notre planète est une oasis dans l'univers. Elle recèle un trésor inestimable : la vie.
On la retrouve sous une diversité étonnante. Chacun s'adapte à son milieu, s'invente des stratégies pour s'harmoniser, s'adapter aux changements.
L'homme est l'un de ces organismes. Il a évolué. Il a colonisé l'ensemble de la planète. Il fabrique, il modèle la nature selon ses envies, selon ses besoins. Son appétit n'a cessé de grandir au fil du temps. Le savant devient apprenti sorcier, « un Dr Faust des champs ». L'exploitant devient exploiteur.
Il presse le fruit en homme pressé qu'il est.

Mais, pressé pour aller où finalement ? Il croule sous les jouets qu'il a produits. Il mange à s'en rendre malade, pendant que d'autres meurent de faim. Il n'a plus le temps de contempler ce qui l'entoure. Il ne sait plus qui il est. Stress, drogue, alcoolisme, solitude, violence, égoïsme, sont le lot de la société industrielle dans laquelle on vit. L'homme vit en pleine misère psychologique, envahi de biens matériels pour combler le manque de biens immatériels vitaux : pureté de l'air et de l'eau, verdure, silence, beauté des paysages, convivialité. Mais ça ne marche pas, car l'homme n'est pas une machine, il est sensible.

Gaïa crie ; elle est vivante. Elle nous le fait savoir en débordant, en craquant, en crachant, en se desséchant, en s'inondant, en s'asphyxiant. Elle le fait car c'est sa nature, car le monde est en marche, il ne cesse de se modifier. Mais aussi en réaction aux agissements nocifs de l'homme. Accidents nucléaires, pluies acides, marées noires, déboisement, bétonnage des littoraux, construction de mégapoles… À force de se secouer ainsi, sa fièvre augmente, elle risque d'éjecter le parasite qui lui suce le sang, ce virus qui l'empoisonne, de ne plus reconnaître en l'homme l'un des siens. Et le remède sera terrible pour nous.

L'homme est comme les produits qu'il fabrique : plus ils se perfectionnent, plus ils sont fragilisés, condamnés à tomber en panne et à être remplacés. Comme toutes les civilisations du passé (Maya, Khmer…), dont il n'a pas su tirer les leçons, l'homme de la civilisation hautement industrialisée ; homme « fric et frime », homme en sous-développement humain, est condamné à disparaitre s'il ne réagit pas à temps. Ces civilisations sont mortes d'avoir voulu en faire trop, de ne pas s'être donné de limites, de ne pas avoir écouté et compris Dame Nature, de ne pas avoir fait corps avec elle.

Il faut faire confiance aux savants de toutes disciplines, aux explorateurs de la nature, aux paysans qui connaissent leur terre, aux rares détenteurs des savoirs ancestraux, s'il en reste. Les écouter et appliquer leurs recettes, leurs remèdes.

Laissons tomber les politiques et les grands de ce monde qui ne pensent qu'à leurs intérêts personnels, à leurs carrières. Leurs idéologies sont dépassées. Le progrès est nécessaire et vital, mais il doit être raisonnable, en harmonie avec la nature. Troquons ces idéologies pour une éthique écologique. Devenons des hommes sensibles. Partageons nos ressources et notre savoir pour recouvrir la Terre d'une belle couverture verte, partout où cela est possible.

« L'éthique écologique montre la voie : qu'elle soit le phare qui éclaire notre route ! »

Ce livre date d'il y a 25 ans. Les faits sont toujours hélas d'actualité. L'écologie ne peut pas évoluer au même rythme que l'économie. Il faut du temps pour que les mentalités changent, pour que l'homme lâche ses anciennes certitudes, pour qu'il fasse peau neuve. « La vraie richesse ne peut naître que de lentes maturations. »

Même pendant ses congés, l'homme continue à se ruer vers des destinations du littoral bétonné, suffocant dans les embouteillages vers la route du soleil, faisant vrombir les scooters des mers, alors qu'il y a tant à découvrir ailleurs… L'Europe ne s'en sort pas... la violence est partout…

Malgré les sonnettes d'alarme qui tintent partout dans le monde, ce Tour du monde d'un écologiste a été pour moi merveilleux. Il y a tant d'endroits où la nature est fantastique, où la nature est l'héroïne, qu'il ne faut pas désespérer de l'homme. Il fait partie de cette nature, il va se réveiller et se rendre compte de sa vraie place : simple grain de sable sur une oasis perdue dans l'univers. Il n'est rien de plus.

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