AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tachan


Il y a 15 ans, naissaient et fleurissaient sur le net des Blog BD où de jeunes autrices comme Pénélope Bagieu, Margaux Motin ou Diglee nous narraient avec un humour caustique leur quotidien. J'ai eu l'impression de retrouver cela dans cet album d'histoires courtes composées par le duo Anne-Laure Reboul et Régis Penet.

La première s'est lancée en 2018 dans la BD avec La Tomate, puis très vite le succès et les collaborations sont venus et elle a enchaîné, rencontrant ainsi Régis Penet avec qui elle officie ici. Ce dernier a eu de nombreuses collaborations avec des grands noms comme Jean-BLaise Dijian ou Frédéric Lhomme et c'est intéressé aussi bien à des titres historiques, classiques, que plus mainstream. de ce duo naît une lecture des plus rafraîchissante mais également assez caustique où le regard posé sur la vie d'une jeune femme et les gens qui l'entourent est assez rude.

En à peine 5 chapitres, Anne-Laure capture le quotidien assez heurté de Louise, cette jeune femme qui en a marre de son quotidien où rien n'est exactement ce qu'elle aimerait et mériterait : son petit ami est fadasse, sa meilleure amie une profiteuse toxique, ses collègues de vrais beauf. Alors elle voudrait changer tout cela, mais cela demande une énergie qu'elle n'a peut-être pas.

Il ne faut clairement pas être déprimé ou mal dans sa peau et sa vie quand on lit Pensées profondes, car le texte est là pour faire écho à un quotidien peut-être vécu par le lecteur et peut faire mal. Rien de ce que cherche à faire Louise de réussit et elle se retrouve en quelque sorte coincée dans sa vie de merde. Mais cela est drôle à lire pour le lecteur car derrière les mésaventures de l'héroïne, il y a le ton et les dessins caustiques des auteurs. On rit des déboires crus de l'héroïne, de ce soir où elle souhaite rompre et finit par donner un plaisir inégalé à son conjoint en n'osant rien dire, en passant par cette scène rocambolesque dans les toilettes d'un diner d'entreprise où elle ne veut pas qu'on croit que c'est elle qui a tout dégueulassé, en passant par cette sortie en bus où sa voisine crie partout qu'elle a des fuites urinaires. C'est d'un drôle ! Ça décape.

Après, c'est quelque chose que j'ai déjà vu et je trouve que l'ensemble manque un peu de relief pour marquer sur la longueur. J'aimais suivre ce genre d'histoires autrefois parce que les autrices avaient développer un attachement entre elles et les lecteurs, c'était leur quotidien qu'elles racontaient. Ici, ce n'est pas le cas et ça se sent. On flirte avec des thèmes actuels comme la libéralisation sexuelle, la critique des amitiés toxiques, la non ambition professionnelle, et les problèmes dits féminins, mais ça manque de quelque chose en plus. Qui plus est, la lecture m'a semblé inachevée, comme si ce n'était que le premier épisode des aventures de Louise, or le volume est présenté comme un oneshot, ce qui m'a laissée sur une pointe de frustration.

Les dessins de Régis Penet, même s'ils sont parfaitement adapté au style du texte, ne m'ont pas marqué plus ça non plus. Ils sont assez lisses et passe partout, sans identité visuelle particulière. Et je ne suis pas fan du parti de tout teinter en gris bleu/vert rappelant le fameux Blue Monday, qui avait justement lieu 2 jours avant la sortie de l'album ^^!

Caustique album qui m'a rappelé mes lectures bloguesques de BD féminines des années 2010 où j'aimais suivre le quotidien railleur de certaines jeunes autrices. Ici, l'essai n'est pas totalement confirmé. J'ai aimé la rugosité des aventures et mésaventures de cette héroïne reine des déconfitures. J'ai moins aimé la forme qui m'a semblé un peu fade et passe-partout, m'empêchant de le trouver mémorable. Qui plus est je m'interroge : une suite est-elle prévue ?
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}