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Critique de madameduberry


La vie en noir et blanc. Doisneau et Pennac ont fait le livre des familles de cette époque où seule la voix de la radio rompait l'intimité. Une époque étouffante, avec ses papiers peints chargés, ses buffets Henri II, son odeur d'encaustique et de soupe de poireaux. Les hommes sont bien carrés sur leurs chaises et les femmes s'affairent debout. Les garçons grelottent , car si on les affuble d'un béret, ils n'ont pas droit aux pantalons longs avant la puberté. Les filles elles n'ont jamais de pantalon, ou alors il ferme sur le côté. La grand-mère a droit au seul fauteuil de la maison, le salon n'existe que dans les maisons très bourgeoises où la bonne met les housses en dehors des jours de réception.
Qauand on tousse, on a un cataplasme à la farine de moutarde, quand on a la fièvre on est à la diète. On ne sait pas souvent nager et on se baigne trois heures après le repas, dans un maillot de bain tricoté maison, qui gratte et ne sèche jamais.
On a des chaussures toujours trop grandes ou trop petites, et cela paraît normal à tout le monde. L'hiver, on a des engelures.A l'ecole on est entre soi: filles d'un côté garçons de l'autre. On prend des coups de règle en fer sur les doigts.
Maman ne travaille pas, elle n'a donc pas besoin d'un compte en banque que de toute façon elle n'a pas le droit d'ouvrir sans l'autorisation de son mari.La contraception est assimilée à la débauche, l'avortement est interdit. Mais maman peut aller voter (à quelle date? En tout cas après les femmes turques). L'autorité parentale se nomme puissance paternelle.
La peine de mort n'a pas été abolie.
Papa rentre manger à midi et repart au travail, en même temps que les enfants repartent à l'école.Maman fait la vaisselle, le ménage, elle coud et tricote pour tout le monde et fait ses courses dans le quartier, à pied ou à vélo. Il arrive aussi, souvent, que maman travaille à l'usine, aux champs ou dans un bureau en plus de tout ça.
Les filles ne se maquillent que vers 20 ans, l'avant-veille de leur mariage.
Il y a beaucoup, beaucoup moins de livres édités. Il y a beaucoup de livres à l'index.
Les gens se parlent, ils parlent aussi beaucoup les uns des autres. L'opinion des proches ou du voisinage est décisive et pèse sur les destinées.
J'arrête là, en fait j'ai adoré ce livre, mais il faut se souvenir de l'époque qu'il évoque, qu'on l'ait connue ou qu'on la déduise du discours familial, des livres, des films, et des photographies.
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