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Critique de Madame_lit


Chère lectrice, Cher lecteur,

J'ai reçu en service de presse Un monde de curiosités; Armand Gamache enquête de Louise Penny. J'ai lu dans le passé deux livres de Louise Penny : État de terreur et le pendu; Armand Gamache enquête. Cependant, je n'ai pas lu les autres tomes de la série Armand Gamache. Alors, lorsque j'ai plongé dans ce dix-huitième tome, je me suis dit que j'allais probablement être mélangée, mais il n'en fut rien. Il faut noter que j'ai vu la série Three Pines et je l'avais bien aimée. Pour moi, Gamache possède un visage : celui de l'acteur l'interprétant, Alfred Molina. En ce sens, je connaissais les personnages du célèbre village idyllique des Cantons-de l'Est au Québec.

Un monde de curiosités; Armand Gamache enquête de Louise Penny

À Three Pines, deux jeunes adultes font leur apparition : Fiona et Samuel. Gamache se sent mal à l'aise, voire troublé. Il repense à la façon dont il a rencontré la soeur et le frère lorsqu'ils étaient des enfants et qu'ils ont étés victimes de sévices sexuels. D'ailleurs, c'est à cette époque qu'il a commencé à travailler avec son acolyte : Jean-Guy Beauvoir. C'était lors de la découverte du corps de la mère des enfants : Clotilde Arsenault. Cette arrivée à Three Pines coïncide avec la trouvaille d'une mystérieuse pièce secrète qui a été murée par un maçon il y a plusieurs années. À l'intérieur de cette dernière, Gamache et les habitants de Three Pines vont être surpris par la présence d'une immense toile qui ressemble à première vue à celle du Trésor des Paston. Qu'est-ce que cela veut dire? Pourquoi cette toile se retrouve-t-elle à Three Pines en même temps que les Arsenault? Gamache devra affronter son pire démon : John Flemming car ce dernier se cache dans le fond de son âme.

Mes impressions

J'ai énormément apprécié ma lecture même si je n'ai pas lu toutes les aventures de Gamache. Dans Un monde du curiosités, Louise Penny n'hésite pas à se référer à des éléments tributaires de l'histoire québécoise. Ainsi, j'ai été surprise et troublée de retrouver des références à la tuerie s'étant déroulée à l'École de polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989. Il importe de rappeler que 14 femmes ont été tuées sous les balles d'un tireur fou. Ce dernier était misogyne et il ne supportait pas que des femmes puissent devenir des ingénieures. J'avais 16 ans. Je ne pouvais croire que je vivais dans un pays où des femmes étaient tuées parce qu'elles étudiaient alors que mon père me poussait à aller après le secondaire poursuivre mon apprentissage au collégial, puis à l'université. Cette tuerie a marqué notre inconscient collectif et a aussi affecté Armand Gamache. Louise Penny a mentionné dans une entrevue qu'elle a accordée à Manon Dumais dans le Devoir :

«Avec le recul, je n'en reviens pas que moi, qui suis féministe, j'aie gobé ce que mes confrères avançaient, c'est-à-dire que c'était le geste d'un tueur fou — que je ne nomme jamais dans le roman — et que ça n'avait rien à voir avec le fait qu'elles étaient des femmes. Certes, cette tragédie a fait en sorte que nous avons parlé de santé mentale et du contrôle des armes à feu, mais c'était clairement un féminicide. En parlant de Polytechnique dans ce roman, j'ai aussi voulu surmonter cette honte de ne pas avoir contredit les hommes que j'interviewais. »

D'ailleurs, Louise Penny a communiqué avec une survivante de la tuerie, Nathalie Provost. Elle apparaît aussi dans le livre de Penny en tant que personnage. Nous la connaissons au Québec car elle est très impliquée pour le contrôle des armes à feu au Canada et pour la promotion du génie auprès des jeunes femmes en étant la marraine de l'Ordre de la rose blanche de Polytechnique. Selon le profil de Nathalie Provost :

«L'Ordre de la rose blanche est une bourse d'excellence remise annuellement à une étudiante canadienne en génie afin qu'elle puisse poursuivre ses études aux cycles supérieurs, et ce, partout dans le monde.»

J'ai été vraiment touchée par la mention de ces faits. le 9 décembre, je me souviens des victimes. Je suis allée à l'université avec ces événements en tête. J'ai continué, j'ai développé une carrière en tant que professeure dans une institution postsecondaire. J'ai toujours eu peur qu'un tel événement se produise lorsque j'étais en classe. Les tueurs fous dans les écoles, en Amérique, nous connaissons cela, comme les misogynes. C'est triste, c'est épouvantable.

De surcroît, il est question dans le récit d'une sorcière ayant vécu au Québec: Anne Lamarque. Dans la pièce cachée de la librairie de Myrna Landers à Three Pines, son grimoire est retrouvé. Je ne connaissais pas l'histoire d'Anne Lamarque. J'ai cherché sur le Web des informations la concernant et j'ai découvert une page sur elle sur le site de la ville de Montréal. Alors, j'ai été encore une fois très heureuse d'en apprendre un peu plus sur l'histoire de mon pays. Je trouve que Louise Penny, grâce à ce livre, rend un hommage aux femmes fortes de ce pays, car nous avons un devoir de mémoire envers elles.

En ce qui concerne Un monde des curiosités, c'est bien écrit, c'est touchant, c'est vibrant. Il y a des moments plus difficiles à lire (ceux concernant les abus sexuels sur des enfants), mais j'ai trouvé que cette histoire avait du rythme et qu'elle permettait de sonder les démons sommeillant dans les personnages et aussi dans les nôtres par le biais de notre inconscient collectif.

Si vous n'avez pas encore plongé dans une enquête de l'inspecteur Gamache, il ne faut pas hésiter. Je crois que je vais devenir une fidèle lectrice de l'univers de Louise Penny. Je tiens à remercier les Éditions Flammarion Québec pour cet envoi en service de presse. Ce livre a été lu dans le cadre de la rentrée québécoise 2023. le livre est disponible en librairie depuis le 7 septembre 2023.
https://madamelit.ca/2023/10/10/madame-lit-un-monde-de-curiosites-armand-gamache-enquete-de-louise-penny/
Lien : https://madamelit.ca/2023/10..
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