Un monde de curiosités

Cette dix-huitième aventure d'Armand Gamache n'est pas vraiment une enquête policière.
Il s'agit plutôt d'un sombre retour vers le passé, et les personnages devront replonger dans des eaux noires, glaciales et boueuses afin de sauver leur vie, leur famille et leur avenir.
Nous allons découvrir comment Armand Gamache a rencontré Jean-Guy Beauvoir, il y a des années de cela, lors d'une enquête pour meurtre particulièrement odieuse.
Mais l'auteur a aussi eu envie de nous parler d'une tuerie qui s'est réellement déroulée à Montréal en 1989.
Sans oublier qu'on va faire la connaissance de deux enfants brisés, qu'on va découvrir une chambre secrète et un tableau très intrigant.
J'ai été très émue par ce roman, très riche en émotions, c'est à chaque fois difficile de voir les personnages souffrir, car je me suis attachée à eux au fil du temps et il ne se passe jamais longtemps avant que l'un d'eux vive une situation douloureuse.
Cette histoire se déroule en hiver et tout le roman sera imprégné de cette froideur, de ces lames de glace qui nous transpercent de toute part, comme des coups de couteaux.
Les vieux secrets, les vieilles rancunes et une vengeance longuement murie seront les ingrédients à la base de cette intrigue que j'ai beaucoup aimé, bien qu'elle ne soit pas reposante du tout pour les nerfs.
Bien entendu, le pardon sera aussi évoqué, mais peut-on tout pardonner ?
Et à quel prix ?

Une nouvelle enquête qui est aussi un retour dans le passé.

On y plonge dans les souvenirs de l'inspecteur Beauvoir, on découvre un étrange tableau à Three Pines et Gamache est hanté par les démons du passé.

Un excellent polar, avec un enquêteur principal qui a une personnalité rare dans ce genre de littérature. C'est un homme heureux avec son épouse, qui adore sa famille et son village. Loin d'être un policier désabusé, il croit toujours en la BONTÉ et au triomphe du bien.

Malgré la noirceur des crimes odieux qu'on y rencontre, c'est donc un polar qui demeure une lecture positive et pleine d'espoir.

Chère lectrice, Cher lecteur,

J'ai reçu en service de presse Un monde de curiosités; Armand Gamache enquête de Louise Penny. J'ai lu dans le passé deux livres de Louise Penny : État de terreur et le pendu; Armand Gamache enquête. Cependant, je n'ai pas lu les autres tomes de la série Armand Gamache. Alors, lorsque j'ai plongé dans ce dix-huitième tome, je me suis dit que j'allais probablement être mélangée, mais il n'en fut rien. Il faut noter que j'ai vu la série Three Pines et je l'avais bien aimée. Pour moi, Gamache possède un visage : celui de l'acteur l'interprétant, Alfred Molina. En ce sens, je connaissais les personnages du célèbre village idyllique des Cantons-de l'Est au Québec.

Un monde de curiosités; Armand Gamache enquête de Louise Penny

À Three Pines, deux jeunes adultes font leur apparition : Fiona et Samuel. Gamache se sent mal à l'aise, voire troublé. Il repense à la façon dont il a rencontré la soeur et le frère lorsqu'ils étaient des enfants et qu'ils ont étés victimes de sévices sexuels. D'ailleurs, c'est à cette époque qu'il a commencé à travailler avec son acolyte : Jean-Guy Beauvoir. C'était lors de la découverte du corps de la mère des enfants : Clotilde Arsenault. Cette arrivée à Three Pines coïncide avec la trouvaille d'une mystérieuse pièce secrète qui a été murée par un maçon il y a plusieurs années. À l'intérieur de cette dernière, Gamache et les habitants de Three Pines vont être surpris par la présence d'une immense toile qui ressemble à première vue à celle du Trésor des Paston. Qu'est-ce que cela veut dire? Pourquoi cette toile se retrouve-t-elle à Three Pines en même temps que les Arsenault? Gamache devra affronter son pire démon : John Flemming car ce dernier se cache dans le fond de son âme.

Mes impressions

J'ai énormément apprécié ma lecture même si je n'ai pas lu toutes les aventures de Gamache. Dans Un monde du curiosités, Louise Penny n'hésite pas à se référer à des éléments tributaires de l'histoire québécoise. Ainsi, j'ai été surprise et troublée de retrouver des références à la tuerie s'étant déroulée à l'École de polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989. Il importe de rappeler que 14 femmes ont été tuées sous les balles d'un tireur fou. Ce dernier était misogyne et il ne supportait pas que des femmes puissent devenir des ingénieures. J'avais 16 ans. Je ne pouvais croire que je vivais dans un pays où des femmes étaient tuées parce qu'elles étudiaient alors que mon père me poussait à aller après le secondaire poursuivre mon apprentissage au collégial, puis à l'université. Cette tuerie a marqué notre inconscient collectif et a aussi affecté Armand Gamache. Louise Penny a mentionné dans une entrevue qu'elle a accordée à Manon Dumais dans le Devoir :

«Avec le recul, je n'en reviens pas que moi, qui suis féministe, j'aie gobé ce que mes confrères avançaient, c'est-à-dire que c'était le geste d'un tueur fou — que je ne nomme jamais dans le roman — et que ça n'avait rien à voir avec le fait qu'elles étaient des femmes. Certes, cette tragédie a fait en sorte que nous avons parlé de santé mentale et du contrôle des armes à feu, mais c'était clairement un féminicide. En parlant de Polytechnique dans ce roman, j'ai aussi voulu surmonter cette honte de ne pas avoir contredit les hommes que j'interviewais. »

D'ailleurs, Louise Penny a communiqué avec une survivante de la tuerie, Nathalie Provost. Elle apparaît aussi dans le livre de Penny en tant que personnage. Nous la connaissons au Québec car elle est très impliquée pour le contrôle des armes à feu au Canada et pour la promotion du génie auprès des jeunes femmes en étant la marraine de l'Ordre de la rose blanche de Polytechnique. Selon le profil de Nathalie Provost :

«L'Ordre de la rose blanche est une bourse d'excellence remise annuellement à une étudiante canadienne en génie afin qu'elle puisse poursuivre ses études aux cycles supérieurs, et ce, partout dans le monde.»

J'ai été vraiment touchée par la mention de ces faits. le 9 décembre, je me souviens des victimes. Je suis allée à l'université avec ces événements en tête. J'ai continué, j'ai développé une carrière en tant que professeure dans une institution postsecondaire. J'ai toujours eu peur qu'un tel événement se produise lorsque j'étais en classe. Les tueurs fous dans les écoles, en Amérique, nous connaissons cela, comme les misogynes. C'est triste, c'est épouvantable.

De surcroît, il est question dans le récit d'une sorcière ayant vécu au Québec: Anne Lamarque. Dans la pièce cachée de la librairie de Myrna Landers à Three Pines, son grimoire est retrouvé. Je ne connaissais pas l'histoire d'Anne Lamarque. J'ai cherché sur le Web des informations la concernant et j'ai découvert une page sur elle sur le site de la ville de Montréal. Alors, j'ai été encore une fois très heureuse d'en apprendre un peu plus sur l'histoire de mon pays. Je trouve que Louise Penny, grâce à ce livre, rend un hommage aux femmes fortes de ce pays, car nous avons un devoir de mémoire envers elles.

En ce qui concerne Un monde des curiosités, c'est bien écrit, c'est touchant, c'est vibrant. Il y a des moments plus difficiles à lire (ceux concernant les abus sexuels sur des enfants), mais j'ai trouvé que cette histoire avait du rythme et qu'elle permettait de sonder les démons sommeillant dans les personnages et aussi dans les nôtres par le biais de notre inconscient collectif.

Si vous n'avez pas encore plongé dans une enquête de l'inspecteur Gamache, il ne faut pas hésiter. Je crois que je vais devenir une fidèle lectrice de l'univers de Louise Penny. Je tiens à remercier les Éditions Flammarion Québec pour cet envoi en service de presse. Ce livre a été lu dans le cadre de la rentrée québécoise 2023. le livre est disponible en librairie depuis le 7 septembre 2023.
https://madamelit.ca/2023/10/10/madame-lit-un-monde-de-curiosites-armand-gamache-enquete-de-louise-penny/
Lien : https://madamelit.ca/2023/10..

Une fois encore je suis époustouflée par les romans thrillers de cette autrice. Tout y est : le contexte, l'humanité, l'ambiance, l'atmosphère, les personnages récurrents et les autres, les sujets de société, le suspense, la psychologie, la bonté, une imagination débordante, tout quoi…
On retrouve Gamache et Beauvoir à deux époques de leur vie: à l'heure actuelle et le jour où ils ont fait connaissance et où Gamache a décidé de lui donner sa chance. Je n'ai pas envie de vous en dire davantage…mais on va comprendre qu'au fil des ans, les deux hommes se sont énormément rapprochés mais que certaines de leurs intuitions ou convictions n'ont pas bougé d'un iota… Va-t-on découvrir qui avait raison après toutes ces années? le passé rejoint le présent et…
Ce roman est a fleur de peau, et Gamache va même sortir de ses gonds! Et pour que ses limites soient sur le point d'exploser.. il en faut! 
Bien évidemment on retrouve les personnages de la série qui nous accompagnent depuis longtemps et c'est un tel bonheur de ses retrouver. Et c'est là que l'on se rend compte qu'il est important de lire la série dans l'ordre, même si on peut lire le roman sans avoir lu les précédents. Mais ce serait dommage de s'en priver!
L'autrice nous révèle que le thème principal du roman est « le pardon »… Oui… mais moi, je vous le dis de suite, jamais je n'aurais imaginé pardonner !!!
Des faits réels sont cités dans le roman, comme la tuerie de masse de Polytechnique; Anne Lamarque est aussi un personnage qui a bien existé. Pour ce qui est du tableau, je dois dire que c'est effectivement digne des cabinets de curiosités! Il est juste incroyable… j'en voudrais pas chez moi… mais c'est une mosaïque d'objets incroyable!

Lien : https://www.cathjack.ch/word..

Où se cache le mal? Peut-on pardonner? Doit-on pardonner? Cette dix-huitième enquête de l'inspecteur Gamache me semble la plus accomplie. Il n'y a pas ici d'intrigues politico-financières, mais un affrontement brutal entre le mal et le bien. Mais est-ce aussi simple, le mal n'est-il pas aussi un peu en chacun de nous? Une histoire complexe, des personnages insaisissables, des crimes abominables, beaucoup d'émotions, un roman dense qui ne laisse pas indifférent. Un monde de curiosités nous plonge dans les bas-fonds de la nature humaine mais, heureusement, le roman nous montre aussi ce qu'elle a de plus lumineux.

Tout commence avec l'assassinat d'une femme ce qui laisse ses deux enfants, victimes de crimes sexuels, seuls et visiblement troublés par ce qu'ils ont vécu. C'est aussi la première rencontre entre l'inspecteur Armand Gamache et Jean-Guy Beauvoir qui deviendra son second. Plusieurs années plus tard, les deux enfants devenus adultes se pointent au village de Three Pines, ce qui trouble profondément Gamache et Beauvoir. On apprend assez vite d'où vient le malaise, puis la découverte d'un étrange tableau dans une pièce cachée et murée d'une maison du village vient ajouter aux appréhensions de Gamache. Quel lien y a-t-il entre tout cela? En accompagnant Gamache, qui se révèle plus que jamais, les énigmes s'accumulent et la peur s'installe. D'où vient le danger? le village et les habitants de Three Pines sont présents, mais comme on les connaît bien, Louise Penny n'a pas à expliquer ce décor. C'est ce qui permet de coller l'intrigue autour de Gamache et de ses proches. En partageant son intimité, le lecteur ressent la même peur, parfois aussi son désarroi. Et il y a tant de choses dans ce roman : des sorcières, des injustices, des drames collectifs qui sont évoqués, et des questions existentielles sur l'origine du mal et le sens du pardon. Louise Penny est au sommet de son art dans ce roman.

Lien : https://www.babelio.com/livr..