La part de l'humain, la part du monstre: jusqu'à quel point est-il possible de comprendre un comportement aberrant et inhumain? Jusqu'à quel point peut-on l'expliquer et l'envisager rationnellement?
De sa longue lignée d'aristocratiques phtisiques, Erzebet avait hérité du haut mal et d'une très nette tendance au sadisme, nourrie par les scènes de violence barbare dont elle fut témoin tout au long de son enfance, durant les guerres incessantes entre les hongrois et turcs. Devenue veuve à 44 ans, terrorisée à l'idée de vieillir et perdre sa beauté, Erzebet Bathory s'installe dans son château reculé de Cesjthe et de livre à une véritable carnage sur les jeunes filles des environs, dont le sang et la chair doivent lui procurer la jeunesse éternelle. La rumeur gronde, mais qu'est-ce que la vie de paysanne face à la renommée d'une des femmes les plus en vue du royaume ? Lorsque la condamnation tombe enfin, l'increvable Erzebet se voit condamnée à finir sa vie dans une chambre condamnée. Elle mettra 4 ans à mourir, sans éprouver le moindre remords.
L'ouvrage de
Valentine Penrose,
La Comtesse sanglante, publié en 1962, fait la part belle à la psychologie de la monstresse, au climat de son enfance, au pays rude (oui, c'est un euphémisme) où elle a vu le jour, dans une langue extrêmement pure et élégante. Aucun ajout, pas le moindre trace de fantastique, tout est rigoureusement vrai, documenté, vérifié. Il semble d'ailleurs impensable d'imaginer des horreurs pareilles (à moins de pratiquer le black métal norvégien ?) – on parle d'une femme qui non contente d'arracher à ses victimes un lambeau de chair avec les dents, le faisait ensuite griller et obligeait les jeune femmes à l'ingérer.
A noter que ce roman est à l'origine du film de Julie Delpy, "La Comtesse", sorti en 2009-2010 et qui mérite également le coup d'oeil.
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