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Critique de Korat


Korat
29 décembre 2020
Ce journal a la particularité d'avoir été codé, ce qui pourrait constituer un gage de sincérité et de bonne foi. C'est oublier qu'on se ment parfois d'abord à soi-même.
Le scripteur nous fait vivre des événements historiques de l'Angleterre du XVIIe siècle (la restauration après l'ère Cromwell, la peste, le grand incendie de 1666 ...). Mais il nous fait savourer aussi la vie quotidienne : dans les auberges, à la cour, aux eaux d'Epsom, à bord des navires. On découvre une belle variété de bières aromatisées, qu'on boit du matin au soir (mention spéciale à la coutume de la "pinte matinale" ; et à la "lambswool" : bière + compote de pomme).
On suit un personnage issu d'un milieu artisan-bourgeois, orgueilleux (son premier costume en velours ! son premier costume en soie ! sa première perruque ! ...avec des lentes, malheureusement ...) ; hypocrite ; violent à l'occasion (il bat à coups de canne son petit valet). Très croyant, il est aussi doté d'un tempérament jouisseur, d'où des conflits entre ses "voeux" de tempérance, chasteté, sérieux, et son amour frivole de la musique, du théâtre, et surtout son attirance pour les femmes (mais qu'on se rassure : il décrit ses écarts en charabia volontaire, et se met à l'amende ...). Haut fonctionnaire chargé de la marine, il est à la fois cupide et très sérieux dans son travail.
Bien à l'abri sous son code, il se met à nu. Lors d'un savoureux épisode, il se rend au baptême de son filleul, mais constate qu'on n'a pas donné son prénom à l'enfant : il remporte l'argenterie qu'il avait apportée en cadeau. A la fin de l'épidémie de peste, il fait le compte de morts, puis remercie Dieu pour cette année qui lui a permis de s'enrichir.
C'est très drôle, parfois exaspérant, étonnant, et bien écrit.


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