« Un jour, écrit le narrateur de Végétal, j'ai changé d'odeur. Je me suis mis à sentir le végétal. D'un coup. Moi, je n'avais rien demandé à personne. »
Mais ce n'est pas tout. Peu à peu, les signes d'une transformation plus radicale se font jour : « Quand j'ai commencé à chier tout vert, j'ai su que rien n'arrêterait ma métamorphose. Ça commençait à sentir mauvais pour moi. »
Car c'est bien de cela qu'il s'agit, de la métamorphose d'un jeune homme en arbre. Avec lucidité, celui-ci raconte en détail la transformation de son corps : « Je commençais à être dur au contact, mes bras devenaient âpres, rugueux, blessants si je ne faisais pas attention[…] Mon corps se transformait en une jardinière qu'on regarde pousser avec attention. »
Rapidement, une idée va l'obséder : en quelle espèce d'arbre va-t-il se transformer ? Plusieurs scénarios sont envisagés, parfois avec colère, le plus souvent avec humour (car on le sait, l'humour est, avec l'écriture, l'arme ultime, la dernière flèche de ceux qui n'en ont plus pour très longtemps...)
Cet étrange et beau récit doit en effet être lu comme une métaphore du mal qui a emporté son auteur, à 25 ans à peine, et des dégâts physiques et psychologiques causés par ces maladies dites « longues », chez ceux qui en sont atteints.
Comme Ivan Illitch, le héros tolstoïen, le malheureux personnage de Végétal peut éprouvrer ce faisant la fragilité des liens qui l'unissent aux autres : les pages où il sent que sa copine s'éloigne de lui parce qu'il est devenu une sorte de monstre à ses yeux, comptent ainsi parmi les plus poignantes.
Quelque part du côté d'Ovide, de Kafka et de Matheson, ce très court récit est une merveille.
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Un livre d'une grande beauté, minimaliste et quand on connaît le destin de l'auteur se referme avec émotion.
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Une lecture terrible, on en sort pas indemne.
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Un drôle de livre; étrange et pourtant bien accrocheur; texte très court, plus près de l'essai que du roman; le thème est la maladie qui ronge.. avec un beau parralélle... A découvrir
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Une lecture teintée d'étrangeté, de métaphores, de poésie et d'émotions.
Le texte inachevé d'un auteur atteint d'une tumeur au cerveau qui n'est pas s'en rappeler La Métamorphose de Kafka.
C'est minimaliste, sans pathos, cru et perturbant.
Une curiosité littéraire poignante.
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