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Critique de Myriam3


Loin de toute forme de pathos, Georges Perec (sans accents, car son nom vient du polonais Peretz), entreprend de transposer à l'écrit les quelques souvenirs qu'il a de son enfance et donc de ses parents qu'il a perdus tout jeune. le lire dans sa tentative d'épuisement des deux ou trois photos qu'il a d'eux, le plus objectivement possible, fend tout simplement le coeur ... de son père, il n'a aucun souvenir mais seulement ce que sa famille paternelle a pu lui en dire. Quant à sa mère, il en sait encore moins mais se souvient du magazine qu'elle lui a acheté en le déposant dans le train qui le sauvera de la déportation (elle mourra elle-même dans un camp de déportation en France quelques mois plus tard). Il y a aussi cette photo où ils sont tendrement tempe contre tempe mais de tout le reste il ne sait rien: quels étaient ses gestes? Ses paroles? Son amour pour lui?
Avec leur disparition c'est toute son enfance qui est perdue dans l'oubli.
En parallèle, Perec reprend un récit commencé enfant, celui d'une ville composée seulement d'athlètes près de la Terre de Feu. Ce récit est, lui aussi, méthodique et descriptif, narrant un univers où la compétition est la seule valeur. Récit glaçant calqué sur les règles arbitraires qui sévissaient dans les camps de concentration.
C'est sans aucun doute le roman le plus bouleversant de Perec ne serait-ce que par la pudeur de l'auteur lancé dans une quête qui semble vaine, mais nécessaire.
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