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Critique de palamede


Jérôme et Sylvie sont jeunes et l'immensité de leurs désirs les paralysent. Ils succombent aux signes de la richesse ; ils aiment la richesse avant d'aimer la vie. Ils attendent de vivre, ils attendent l'argent. Mais cette passion, celle du mieux vivre les épuise, submergés qu'ils sont par l'ampleur de leurs besoins. Alors que peut-être ils se trompent ; ils sont en train de se perdre.

Jérôme et Sylvie nous montrent qu'avoir vingt ans dans les années soixante, quand on est enfants de petits bourgeois, et un tant soit peu intellectuel, c'est balancer entre un bonheur lié à une certaine richesse et un bonheur lié à un travail qui laisserait du temps pour se cultiver, faire ce que l'on aime, mais priverait de l'aisance financière. Un désir de posséder des choses qui serait donc une option envisageable comme source de bonheur, à condition de s'en donner les moyens, et de renoncer à une forme de liberté.

On l'aura compris cette réflexion sur le bonheur et la fascinante possession des choses, remarquable de modernité, a été inspirée à Georges Perec par sa jeunesse. Lui qui avait vingt-quatre ans en 1960 explique : « Il y a entre les choses du monde moderne et le bonheur, un rapport obligé. Une certaine richesse de notre civilisation rend un type de bonheur possible ... Ceux qui se sont imaginé que je condamnais la société de consommation n'ont vraiment rien compris à mon livre. Mais ce bonheur demeure un possible ; car, dans notre société capitaliste, c'est : choses promises ne sont pas choses dues. »

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