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Critique de GabyH


GabyH
23 novembre 2012
"Les choses", c'est l'histoire d'un couple des années 60. Un couple qui ne veut pas se poser, qui a peur, sans doute, de perdre sa liberté. Et pourtant, ce que nous décrit Georges Perec, c'est un couple embourbé dans ses envies matérielles, un couple qui veut atteindre le Beau grâce à la mode, en suivant les conseil des magazines tendance. Un couple qui finalement cherche à être ce qu'il n'est pas, ou alors est ce qu'il croit être. C'est l'histoire de la course sans fin de deux personnages sans identité.

Au départ, le style d'écriture très distancié de l'auteur, digne d'un universitaire qui se veut objectif m'a séduite, notamment car il se fait l'écho de la profession des deux personnages, psychosociologues. Mais, à la longue, je l'ai trouvé presque fatigant, ennuyeux, car avec une telle distance le lecteur ne ressent aucune empathie pour les personnages. Il n'y a pas d'identification possible même si c'est là le but de l'auteur, qui veut peindre des personnages pouvant être n'importe qui.

Néanmoins, l'évolution du roman, qui commence au conditionnel pour continuer au présent et finir au futur m'a beaucoup plu. Cet artifice rhétorique constitue à mes yeux un trucage de l'auteur pour montrer à ses lecteurs à quel point, finalement, le roman de la vie de Jérôme et Sylvie était prévisible.

Généralement considéré comme un récit sur la société de consommation, ce livre restera plutôt pour moi le portrait de deux jeunes gens passifs, influençables, incapables de mettre de la distance entre les modèles qui leur sont proposés et ce qu'ils peuvent réellement obtenir. En somme, des jeunes gens épris d'argent et de matérialité se camouflant derrière un masque d'intellectuels à la mode et surtout incapables d'une quelconque adaptation à un autre milieu que le leur. Deux personnages qui ne vivent pas et se contentent d'exister.

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