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Critique de Nostradamus27


Nêne est le deuxième roman d'Ernest Pérochon, comme "Le Chemin de plaine" (largement autobiographique) il est terminé au printemps 1914. La Grande Guerre, qui inspirera l'auteur pour le désormais fort connu roman "Les Gardiennes" empêche la parution de ces deux titres qui ne sortent qu'en 1920. le roman est édité localement, il reçoit le prix Goncourt ; ceci grâce en particulier au gros travail de lobbying de l'écrivain niortais et berrichon Gaston Chérau auprès des membres du jury (« C'est un beau roman de chez nous », dira-t-il dans la préface du livre). Après avoir été récompensé, ce roman intéresse enfin Plon qui se charge de le tirer à 100 000 exemplaires.

Bien qu'il quitte l'enseignement à la fin de l'année scolaire 1920-1921, Ernest Pérochon restera, dans l'Entre-deux-guerres, l'instituteur français le plus célèbre en France et à l'étranger. Hachette lui demandera d'ailleurs de rédiger l'essai "L'instituteur" heureusement réédité par CPE en 2014. Geste depuis ses origines lointaines et Marivole/CPE depuis les années 2010 font un travail remarquable de réédition d'un auteur dont le contenu des ouvrages est un témoignage sur la situation des campagnes françaises à la Belle Époque, durant la Première Guerre mondiale et l'Entre-deux-guerres.

Comme dans "Les Gardiennes", l'héroïne est une enfant de l'Assistance publique et dans la région du nord des Deux-Sèvres (pour parler français, car je n'aime guère "le Nord-Deux-Sèvres", fruit d'un anglicisme), les élèves des écoles publiques étaient composés de quelques enfants de mécréants, de peu d'enfants de protestants et de beaucoup d'enfants de l'Assistance publique et de dissidents. Il s'agit pour ces derniers des descendants des catholiques qui refusèrent de voir, avec le Concordat, l'Église catholique tomber sous la coupe de Bonaparte. N'oublions pas que cette dernière alla jusqu'à inventer un saint Napoléon, en allant chercher Neapolis martyr du début du IVe siècle, pour instituer un jour à consacrer à l'empereur.

L'attachement, progressivement contrarié, que l'héroïne a envers les deux orphelins (de mère) de la famille de dissidents, où elle a été embauchée, est le resort essentiel de l'intrigue. S'y ajoute les amours de son frère qui, sous l'emprise de l'alcool, perd un bras dans une machine. La dévergondée qu'il espérait épouser ira vers le père des deux orphelins…
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