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Critique de clairemarquez75


Londres 1864. La ville cliquette de toutes parts, et le ciel est chargé de nuages empestés de charbon. L'industrie malmène ses artères, et la population pauvre de la capitale, parquée aux entrées de la ville, compte ses troupes après la vague mortelle de cette maladie pulmonaire : l'Etouffante (toute ressemblance...). Enora est sur la liste de ces survivants. Enora, mais pas ses parents. Orpheline partageant un dortoir à la Dickens, elle déploie des trésors de curiosité et se révèle sur la manipulation des automates qui colonisent son monde. Et notamment ses rues, dans lesquelles avancent les Sentinelles, ces prisons ambulantes aux pattes d'araignées. La Reine Victoria écrase la ville d'une main de fer que lui envieraient les plus fascistes des ministres de l'intérieur (toute ressemblance....).

"Chacun son monde.
À eux les quartiers huppés aux vitrines scintillantes et aux automobiles en acier brossé qui dégagent des fumées à I'odeur de lys. À moi le monde sombre et la poussière du charbon que les mineurs jettent par pelletées entières dans les hauts fourneaux pour transformer le métal qui servira à construire les machines dont raffolent les Londoniens.
Chacun a besoin de l'autre, l'un pour rêver à ce qu'il pourrait avoir, l'autre pour se sentir exister, mais jamais nous ne nous mélangeons. Et si nous le voulions, les gardes du Gouvernement ne nous laisseraient pas faire. Les ordres émanent de la Reine. Eux de leur côté, nous du nôtre.
Même avant l'épidémie qui a ravagé notre monde, les séparations entre pauvres et riches existaient déjà. Mais la maladie a accentué cette frontière. Jusqu'à dresser des barricades entre la City et le reste du monde.
Les postes de surveillance ont fleuri bien des années auparavant, avant que je ne vienne au monde."

Mais d'un monde à l'autre, il n'y a qu'un pas. Un pas dans le jardin de l'orphelinat, dans lequel notre jeune fille de quinze ans découvre un jeune homme blessé. Un jeune homme revenu d'un long voyage depuis 1848. La machine a voyager dans le temps est construite, et certains ont décidé de changer l'histoire.

Imaginer un autre monde, un autre chemin à la grande Histoire, le pari est remporté par Gaelle Perrin-Guillet, qui propose un roman extrêmement fluide, un conte contemporain qui passe entre toutes les mains, selon moi un cadeau idéal en littérature jeunesse. Ce roman est vif et je me suis totalement projetée dans ce monde irréel, mêlant combativité et découvertes. Une mention particulière pour la couverture que j'aime beaucoup et qui reprend judicieusement les ingrédients de ce roman !

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