Trois

Quelle lecture ! Voilà un roman qui colle à la peau, qui fleure bon les senteurs d'enfance, d'adolescence, qui m'a ramené aux étés où les corps finissent imprégnés et les cheveux verdis par le chlore à force d'heures passées à nager dans l'eau des piscines municipales, où les doivent poissent du sel des paquets de chips dévorés ou alors collent du sucre des boules coco partagées. Une époque qui a le parfum des premiers amours, coups au coeur comme autant de coups de soleil, des corps qui changent, de la puberté qui s'installe et nous fait tourner la tête. Mais, il y a aussi l'amitié, celle au premier regard, qui nous lie pour toujours, qui flirte avec l'amour car de toute façon l'amitié c'est de l'amour, de la complicité, on sait que l'on sera toujours là l'un pour l'autre, quoi qu'il arrive, on se le promet.
Elle est belle cette amitié entre les trois, bercée par la musique, les espoirs, les rêves.
Les années passent, les drames surviennent et on ne se dit plus tout, et les secrets viennent noircir le tableau, grignoter peu à peu la lumière et on s'éloigne. La distance nous bouffe, nous parasite et on ne sait plus comment se parler, comment faire pour à nouveau être trois.
Encore une fois, la plume de Valérie Perrin touche au coeur par sa poésie, la sensorialité qu'elle dégage et qui est venu tout réveiller en moi et m'a ému au plus profond.
Cette histoire des Trois touche tout le monde, elle est universelle.
Au-delà de l'amitié, elle abord la question de l'amour. L'amour qui bascule en folie à l'instar d'Emmanuelle ou de Clotilde et qui pourrit tout. Cet amour possessif, destructeur. Pour Nina, le salut arrive par une main tendue qui ne demande rien en retour et qui la guidera sur le long chemin de la reconstruction.
Une lecture qui m'a bouleversé au point que j'en suis encore très émue en écrivant cette critique.
Un véritable coup de coeur.