Extrait du livre audio « Les Oubliés du dimanche » de Valérie Perrin lu par Maeva Méline. Parution numérique le 26 octobre 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/les-oublies-du-dimanche-9791035407216/
il y a plus fort que la mort, c'est le souvenir des absents dans la mémoire des vivants
Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis.
Mon amour, la première fois que je t'ai embrassée j'ai senti un battement d'ailes contre ma bouche. J'ai d'abord cru qu'un oiseau se débattait sous tes lèvres, que ton baiser ne voulait pas du mien. Mais quand ta langue est venue chercher la mienne, l'oiseau s'est mis à jouer avec nos souffles, c'était comme si on se le renvoyait de l'un à l'autre. (p.243)
J'adore rire de la mort, me moquer d'elle. C'est ma façon de l'écraser. Comme ça, elle fait moins son importante. En me jouant d'elle, je laisse la vie prendre le dessus, prendre le pouvoir. (p. 65)
" Parler de toi, c'est te faire exister, ne rien dire serait t'oublier . "
Les jeunes, je préfère les connaître vivants, pénibles, bruyants, saouls, stupides, que voir des gens suivre leur cercueil, courbés par le chagrin.

Encore aujourd'hui , quand je regarde "Fanny ", Marius " ou "César " à la télévision , j'ai les larmes aux yeux dès que j'entends les premières répliques , bien que je les connaisse par cœur.
Ce sont des larmes d'enfance , de joie et d'admiration mêlées .
J'aime le noir et blanc des visages de Raimu , Pierre Fresnay et Orane Demazis.
J'aime chacun de leurs gestes , leurs regards .
Le père , le fils , la jeune femme et l'amour .
[...]
J'aime encore la simplicité universelle et complexe de leurs sentiments .
J'aime les mots qu'ils disent , si jolis , si justes .
Cette musique dans leurs voix .
Je crois que j'ai adoré Marseille et les Marseillais avant de les rencontrer
[...]
Cette beauté à l'état brut , je la ressens à chaque fois que je retourne à Sormiou , quand je descends la petite route escarpée qui mène à la grande bleue .
Je comprends Marcel Pagnol , je comprends que les personnages de sa trilogie viennent de là.
De ces roches abruptes , blanchies par le soleil , la chaleur brûlante ,
de ces eaux turquoise et transparentes [...]
de ces pins parasols [...]
Ce paysage ne fait pas de manières , il est simple et majestueux.
[...]
C'est le goût de la marine de Marius .
C'est Mr Panisse qui " fait des voiles pour que le vent emporte les enfants des autres " , comme le dit César .
p.490 et 491
Tu grandiras autrement, dans l'amour que je te porterai toujours. Tu grandiras ailleurs, dans les murmures du monde, dans la Méditerranée, dans le jardin de Sasha, dans le vol d'un oiseau, au lever du jour, à la tombée de la nuit, à travers une jeune fille que je croiserai par hasard, dans le feuillage d'un arbre, dans la prière d'une femme, dans les larmes d'un homme, dans la lumière d'une bougie, tu renaîtras plus tard, un jour, sous la forme d'une fleur ou d'un petit garçon, chez une autre maman, tu seras partout là où mes yeux se poseront. Là où mon coeur demeurera, le tien continuera de battre.
[...] au matin du 1er septembre, Baudelaire trépigne devant la porte, un portrait de Janet Gaynor à la main qu'il a découpé dans un magazine.
Chap26 - p 107 -
Ma grand-mère m’a appris très tôt comment cueillir les étoiles : la nuit il suffit de poser une bassine d’eau au milieu de la cour pour les avoir à ses pieds.