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sur 7825 notes
Il y a des livres qui sonnent comme des rendez-vous.

Juste avant de se lancer, on se prépare, on se languit, on s'apprête et on s'impatiente. On frémit au moment de franchir le seuil, la fameuse première page. On espère aussi secrètement. Vivre la magie, ce petit éblouissement du coeur. On l'espère cette folle étincelle. Lire, puis tomber en amour, au fil des pages.

Ce livre-là.

Et ces trois-là.

Ils s'appellent Adrien, Etienne et Nina. Ils embarquent dans la vie comme on ne peut avoir rien à craindre lorsqu'on se sent accompagné, entouré. Ils sont inséparables, ils sont cette équation à trois inconnus que la vie va s'attacher à ne pas résoudre. Ils sont la somme de leurs différences. Ils sont ces trois qui ne font qu'un dans les couloirs du collège, à l'aube d'une vie.

Mais le temps passe, les mois, les années et cette vie qui toque à la porte, furieusement.

De ces trois-là, il me reste une trace. Comme un baiser échangé. Celui que l'on ne peut oublier tant il fut sincère et délicat. Cette sensation d'avoir lu un peu de nos vies. Un peu de nous dans les pages précieuses de ce roman fleuve pas si tranquille.

Valérie Perrin est au rendez-vous. Avec sa plume et ce regard sur les autres à nul autre pareil. Elle offre au temps qui passe un écrin précieux et déroule, pour son lecteur, la vie et ces mystères. Ces infimes détails qui nous reviennent en mémoire et donnent corps à une histoire ancrée dans nos petites vérités quotidiennes.

Un roman comme un polar sentimental. Entre hier et aujourd'hui. Comme on fredonne une chanson qui nous revient subitement en mémoire sans l'avoir réentendu depuis des années. Comme on s'abandonne à vivre, dans le bruit de nos fureurs.

Il y a des rendez-vous qu'on ne peut rater.

Et ce livre en est un.
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Clairement je me suis régalée du début à la fin. Après je suis le public visé, j'ai l'âge des protagonistes, donc les références très présentes, qu'elles soient musicales, historiques (comme le chute du Mur de Berlin. Mais dans mon cas pas de champagne par mon prof d'allemand...).
J'avoue avoir a passé un bon moment de lecture dans ce roman choral. Plusieurs narrateurs pour raconter le vie des 3 protagonistes : Nina, Etienne et Adrien, de la fin du primaire à leurs 40 ans passés.
Leur vie, leurs amours, leurs réussites, leurs échecs....
.
Plusieurs thèmes sociétaux s'entremêlent autour des 3 héros.
J'avais aimé Les oubliés du dimanche et Changer l'eau des fleurs. Je me demande si je n'ai pas préféré celui-ci, sans doute que ce livre a agi comme une madeleine de Proust en réveillant les références de ma jeunesse.
Je ne peux que vous en conseiller la lecture !
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Le roman que désormais j'offrirai à mes amis.
Le roman d'une génération (la mienne), et un roman intemporel.
Un roman d'amitié. Et d'amour.
Un roman sur l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte. L'âge d'homme. Et de femme.
Un roman sur la complicité. Les serments. La fidélité. À la vie à la vie.
Sur “trois silhouettes qui ne projettent qu'une ombre”.
Sur la chance inestimable qu'ont certains, d'avoir des amis qui les attendent au volant d'une « voiture neuve avec le plein d'essence ».
Un roman lumineux comme l'eau de la piscine. Sombre comme les eaux du lac.
Un roman éclatant comme des rires d'enfants.
Étincelant comme une boule à facettes.
Mystérieux comme le regard d'un chat.
Un roman qui dit “la certitude que nous sommes faits de peut-être”.
Un roman puzzle, un roman origami, un roman Rubik cube.
Un roman dans lequel on entend Indochine, Étienne Daho, Mylène Farmer, Cure, Depeche Mode, Francis Cabrel et Sonic Youth.
Un roman à l'encre de Chine, au fusain, à l'aquarelle. Rose comme la tendresse, vert comme le blé en herbe, bleu comme les bleus à l'âme, noir comme le tableau des vieilles salles de classe, jaune comme le soleil qui chasse la tristesse, blanc comme le blanc d'Espagne qui masque les désertions.
Un roman qui sent le chlore, les frites, la vanille, le chien mouillé et le café partagé au petit matin.
Un roman qui fond sur la langue, qui éclate comme des bulles de champagne, qui nourrit, qui rassasie.
Une très belle histoire, car c'est celle de la vie.
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Il aura fallu très peu de temps pour qu'ils se reconnaissent ces trois-là : l'échange de quelques regards les unit pour toujours, ou presque. D'année en année, sur les bancs de l'école, ou sur la cour de récré lorsqu'un hasard les aura éloignés en classe, Adrien, Nina, Etienne se tiennent la main. Jusqu'à ce que la rencontre de l'amour ou de ce qui lui ressemble détend les liens si forts entre eux.
Et puis il y a ce secret, si bien gardé, et révélé si tard qu'il ressemble un peu à un lapin sorti d'un chapeau !

Comme dans Changer l'eau des fleurs, les personnages donnent immédiatement envie de passer quelques heures auprès d'eux, le temps de parcourir ce que l'auteur leur a concocté comme destin. Leur complexité, leurs fragilités en font des héros très humains.

L'intrigue en elle-même offre peu de rebondissement, à part ce fameux secret, c'est la vie qui passe, avec ses accidents et ses bonheurs.

Par contre, 672 pages, c'est très long, et cela donne l'impression d'être un peu pris en otage. Quelques redites et des détails pas indispensables auraient peut être pu être évités.

Une lettre plaisante, une très belle histoire d'amitié, et de trahison, sans doute idéale pour les après-midis sur la plage ou à l'ombre d'un arbre.

challenge pavés Babelio 2021
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Sur proposition de mon amie québécoise @Siabelle, nous avons lu de concert ce roman de Valérie Perrin, le troisième pour ma part, une première découverte pour ma co-lectrice. Alors j'en vois déjà qui lèvent les yeux au ciel rien qu'au nom de l'auteur, « encore un de ces feelgood sirupeux et mal écrits ! ». Mon credo étant d'essayer avant de descendre en flammes, même si j'avoue que j'avais également quelques préjugés avant de lire « Changer l'eau des fleurs », je les ai vite mis de côté.
Et d'abord, mettons les choses au point : « Trois » n'est pas du tout ce que j'appelle un feelgood, au contraire j'y ai trouvé plus de moments sombres que de légèreté, et des thèmes plutôt sérieux, entre autres le harcèlement (scolaire, puis conjugal), la difficulté à appréhender son identité de genre, la maladie (grave), le deuil, l'abandon par un parent, la grossesse non désirée à l'adolescence...ça vous suffit, ou on est encore dans les bons sentiments ?

Siabelle et moi avons toutes les deux été surprises par la relative noirceur de certains passages, nous nous attendions je pense à une belle histoire d'amitié, qui se briserait à l'âge adulte, le temps et la distance faisant leur oeuvre. Certes l'histoire d'amitié est au centre de ces quelques 650 pages, on assiste à sa naissance dans la cour de l'école, quand Nina, Adrien et Etienne se rencontrent à la rentrée, en CM2, et se « reconnaissent » immédiatement comme une évidence. Et des ruptures, il y en aura par la suite, des trahisons (ou du moins des actes vécus comme tels) aussi, mais ce lien reste quand même le fil de vie du roman. Plusieurs trames narratives s'entrecroisent, on suit d'une part l'enfance et l'adolescence des « trois » à partir de la rentrée 1986, sur le mode impersonnel, leur complicité immédiate alors qu'ils sont issus de milieux assez différents, leurs échanges sans filtres sur tous les sujets (du moins le croient-ils), et les premiers drames qui viendront perturber leur équilibre.
Entre ces chapitres que je qualifierais d'apprentissage de la vie, s'intercalent ceux racontés à la première personne par Virginie, revenue à La Comelle (la commune où se déroule une grande partie du récit). Virginie connaît bien le trio, ainsi que Louise, la soeur du bel Etienne. Elle est de retour en tant que journaliste, en 2017, parce qu'une voiture est retirée du fond d'un lac, des restes humains à son bord. Et cette découverte va réveiller bien des démons soigneusement enfouis. Les rapports de Virginie avec les trois sont troubles, et houleux semble-t-il, mais quel lien les relie ? Et en quoi l'enquête concernant la voiture les concerne-t-elle ? Plus on avance dans l'histoire, plus les questions se multiplient, certaines réponses ne nous seront données que dans les tout derniers chapitres.

Comme nous avons entrecoupé notre lecture avec d'autres livres que nous lisions entre-temps, afin de laisser le temps à chacune d'arriver au même point que l'autre, j'étais sous tension, pressée de connaître la suite, me demandant si les malentendus allaient se dissiper, si les liens distendus allaient se renouer, si celui des trois qui était en difficulté pourrait compter sur les deux autres pour s'en sortir, bref nous avons fait durer le suspense et le plaisir. Et je replongeais goulûment dans le récit au bout de quelques jours, dès que nous avions échangé nos ressentis.
J'ai beaucoup apprécié ce roman, et je suis heureuse de l'avoir partagé avec Isa. J'aurais aimé avoir un vrai coup de coeur, et peut-être que cela aurait été le cas, mais...
Mais pas de chance, le livre que je lisais en même temps, c'était « Glen Affric », et c'est ce dernier qui m'a réellement impactée, au point que je l'ai emporté sur mon île déserte. « Trois » a souffert de la comparaison, il m'a forcément paru plus fade, même s'il est loin d'être une bluette. Je pense que si je l'avais lu à distance du Giebel, sa note s'en serait ressentie, je lui aurais sans doute octroyé une demie-étoile de plus. Comme quoi, selon la phase de lecture où nous sommes, le ressenti ne sera pas le même. Ici, les planètes n'étaient pas parfaitement alignées, je resterai donc sur une lecture très plaisante (et certainement pas mièvre, j'insiste!), mais pas inoubliable.
Merci à toi, Isabelle, de m'avoir invitée une fois de plus à partager cette aventure. Et on renouvellera ! Allez lire son billet qui complète parfaitement le mien.
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Tout le monde peut être père, mais il n'est pas donné à tout le monde d'être un papa, comme le démontre Valérie Perrin dans ce terrible réquisitoire.

Nina, Adrien, Etienne se rencontrent en CM2, en 1986, et les trois décennies suivantes, riches en péripéties et drames, illustrent les ravages d'une éducation déficiente.

Nina, née le 2 aout 1976, d'un père inconnu et d'une mère (Marion, 18 ans) disparue, est élevée par Pierre Beau, son grand père, facteur à La Comelle (Geugnon) en Saône et Loire.

Adrien Bobin, est né le 20 avril 1976. Sylvain, son père, l'a reconnu, mais marié et travaillant à Paris, se contente de verser une pension alimentaire à la mère, auxiliaire puéricultrice.

Etienne Beaulieu est né le 22 octobre 1976 d'un père fonctionnaire (Marc 35 ans) et d'une mère (Marie-Laure, 18 ans) également fonctionnaire. Marc est plus proche de Paul-Emile et de Louise que d'Étienne …

Les épreuves de la vie vont unir et désunir les « trois » et les confronter aux brutalités contemporaines (avortement, cancer, divorce, drogue, euthanasie, harcèlement, suicide, transition de genre).

Des vies de chiens, avec parfois de brèves et belles étapes professionnelles, mais un mal être persistant alimenté par la difficulté ou l'impossibilité de dialoguer avec un père et de disposer de repères.

Le rêve de jeunesse « quitter la province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer » se fracasse sur les réalités et sombre au fond d'un lac.

Malgré sa longueur, un interminable prologue, et des dialogues parfois consternants, ce récit, bien construit avec une navigation permanente entre le présent et les passés, est une photographie cruelle de la « génération sida » dans une province subissant la désindustrialisation.

Riche en rencontres avec des femmes attentives à leur entourage et aux malheurs du monde, ce récit bouleversant se conclut par un happy end aussi improbable qu'imprévu.

Mais le souvenir des « trois » est gravé pour toujours dans ma mémoire !
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Lire un roman de Valérie Perrin, c'est prendre son temps. Savourer. Découvrir ses personnages lentement. Se faire surprendre.
Souvent.
Toujours.
Ce fut le cas avec le très beau Changer l'eau des fleurs. C'est à nouveau le cas avec trois, où l'autrice dévoile ses personnages avec parcimonie. Leurs envies. Leurs doutes. Leurs défaillances.
Trois, c'est avant tout une histoire d'amitié. Celle de toute une vie. Celle d'Etienne, Nina et Adrien, une histoire forte avec ses trahisons, ses malentendus, ses moments de joie. Une histoire qui vous bouleverse et que vous terminez nostalgique, après une plongée dans votre propre adolescence. (La bande son y est pour beaucoup). Je n'en dirai pas plus.
A vous de le découvrir...
Une belle lecture.
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Juste fantastique ! Comment passer a un autre livre quand on vient de terminer celui ci et que ses personnages sont encore tellement en vous! Valérie perrin a su mettre en avant des sujets comme l'amitié, l'amour, la déception ....intemporels et pourtant si modernes dans "trois" . Ce livre on le dévore tout en redoutant la dernière page , on en veut plus . Un moment magique de lecture !
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1987 , trois amis inséparables, âgés de 11 ans, Nina, Adrien, Étienne partagent leurs vies, leurs confidences.
Au fur et à mesure qu'ils grandissent, ils deviennent les uns pour les autres, des miroirs : des personnes qui se parlent en toute franchise avec bienveillance, qui s'aident à se construire, à se voir tels qu'ils sont.
À l'âge adulte, chacun prend son identité. Leurs vies se séparent au départ d'un drame, la disparition d'une petite amie d'Étienne en 1994.
Le roman s'ouvre avec une mystérieuse Virginie, chargée de reportages locaux. Elle est appelée pour la découverte d'une voiture-épave dans le lac de la Forêt où les jeunes allaient se baigner. Elle connaît manifestement les trois amis.
Nous la retrouvons à la fin dans la même scène qu'au début mais cette fois, nous savons qui elle est.
le récit est construit avec des allers-retours entre l'enfance, l'adolescence, le début de l'âge adulte et l'année 2017, année qui fait resurgir la disparition de Clotilde.
Étant donné que ces va-et-vient sont courts, nous n'attendons jamais longtemps même si l'auteure nous a installé un point de suspense à la fin d'une période.
Une très belle lecture même si personnellement, je pense que le temps pris par la jeunesse des protagonistes comporte des longueurs.
J'ai lu le récit un peu plus vite que les deux précédents romans de Valérie Perrin car j'étais très impatiente de connaître la suite des évènements.
Elle parsème toujours ses pages de réflexions très intéressantes sur les personnages, leurs sensations.
Ce troisième livre est très différent des deux premiers mais mérite vraiment de s'y arrêter.


Challenge pavés 2022
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J'avais beaucoup aimé «  Changer l'eau des fleurs » et «  Les oubliés du dimanche  » .
Mais que dire de cette fresque générationnelle transportant le lecteur des années 1980 et celle des années 2000, sur fond de disparition inquiétante d'une jeune fille ?
Vu le nombre de critiques ( 365) : ( j'ai attendu ce gros livre plusieurs mois à la médiathèque) que puis - je ajouter ? …

La narration solide et efface ——-,malgré quelques longueurs——-, s'articule entre passé et présent de 1986, où les Trois : Nina, Étienne et Adrien se rencontrent en Cm2 au 2 janvier 2018, , l'auteure joue à fond sur les points de vue rythmés par les sons pop - rock de l'époque —— Indochine —— mais bien d'autres …..
L'auteure conte les parcours croisés de ces Trois amis d'enfance ,prêts à traverser la vie ensemble , des personnages complexes, denses , fragiles qui deviennent inséparables , leur amitié indéfectible perdure à l'adolescence .
Elle nous parle des corps qui changent , du fait de débarquer à la capitale quand on vient de la campagne, se perdre de vue, se retrouver , ce qui amène des situations où l'on est heureux ou très mal à l'aise ,, de l'abandon, ( qui ne concerne pas seulement La Défense animale ) du deuil, de la vaillance, d'un fort ancrage territorial', la Saône et Loire,, du temps qui peut réparer , séparer ou réconcilier…..

Peu à peu l'auteure , grâce à son immense talent de conteuse dévoile ces liens extraordinaires sur fond de découverte d'une voiture au fond d'un lac ,un corps serait encore à l'intérieur……
Elle saisit la profondeur et la fragilité de cette amitié sur plus de trente ans , nous plonge au coeur de l'adolescence, du temps qui passe ,sépare, répare ou lie à jamais.

Quel rapport entre cette épave et leur histoire d'amitié? .

Impossible de lâcher ce livre pétri d'histoires de vies, d'amitié , d'amour, réalistes , poignantes , attachantes aux personnages profondément humains, mystérieux, surprenants , attachants , une tornade d'émotions.

On frémit , on rit , se souvient , on fredonne : «  Viens là ,viens avec moi, ne pars pas sans moi » .

C'est une lecture agréable, débordante des aléas de la vie———pudeur des sentiments ou sombres états d'âme —— joyeuse complicité ou refuge idéal, réparation ou réconciliation, traverser la vie, se cogner à la réalité ou s'en éloigner parfois,……

Des personnages avec lesquels on peut s'identifier .
Un roman fascinant , populaire, généreux , entre rires et larmes ,qui se lit avec le coeur !
Mais ce n'est que mon avis ,bien sûr !
Merci à Marylin , mon amie de la médiathèque.
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