Professeur d'abstinence

Un vent de scandale souffle sur la petite ville de Stonewood Heights. En cause, la fellation, qualifiée de « plaisante pour certaines personnes » par la professeur d'éducation sexuelle du coin, provoquant ainsi la colère de l'Église du Tabernacle (résultat d'une scission fondamentaliste d'une église déjà très fondamentaliste) fortement influente dans le secteur. Pour échapper aux accusations de dépravation de mineurs, la direction de l'école accepte de remplacer ces cours par une promotion de l'abstinence avant le mariage.

Les deux personnages principaux échappent à la caricature (ce qui n'est malheureusement pas le cas des personnages secondaires). du côté de Ruth, la prof remise en cause, l'inquiétude de voir la religion s'insinuer petit à petit dans la vie de ses filles prédomine. du côté de l'Église, Tim n'est pas un fanatique, mais un ancien drogué que la religion a sauvé de la mort, qui se pose malgré tout des questions sur la pertinence de sa nouvelle vie.

Le roman peine tout de même à convaincre. L'auteur aborde plein de thématiques intéressantes (la laïcité, l'intégrisme, la place de la religion dans l'école, ...), mais les traite de manière superficielle. On a parfois l'impression qu'il change de trajectoire dès qu'on entre dans le vif du sujet et qu'il lui faut prendre position. L'intrigue se transforme peu à peu en une histoire d'amour à l'eau de rose peu intéressante.

Le roman est correct malgré tout, mais au vu de son potentiel, on pouvait s'attendre à quelque chose de mieux.

L'idée de base est de montrer un pays assez cinglé qui tente de résoudre ses contradictions à grands coups de procès sanglants et de pique-niques dominicaux. le petit laboratoire social qu'est Stonewood Heights permet donc à l'auteur de montrer la christianisation rampante des programmes éducatifs, où créationnisme et darwinisme jouent des coudes au nom de la liberté d'expression et du politiquement correct, la pudibonderie inhérente à une société qui a pourtant créé Madonna et Howard Stern, les combats minuscules de gens qui ne savent pas trop quoi penser, au final. Au fur et à mesure que la « secte » gagne du terrain, la prof/soccer mom vacille sur ses bases, largement aidée par le sourire ravageur du coach de foot, ex-musico, ex-toxico. Elle s'interroge sur son propre apprentissage de la sexualité, constate la défection de ses propres enfants, tente de résister à la consultante, une bombe qui met tout son sex-appeal au service de l'abstinence. Il y a de l'idée, des questions intéressantes… Mais que c'est mou, tout ça ! Les personnages secondaires sont dessinés à gros traits et les personnages principaux sont aussi nuancés qu'un épisode des Feux de l'amour. Il y a des passages comiques, voire farcesques, d'autres qui font rire jaune car sous-tendus par une réalité pas spécialement amusante (moi, la bigoterie et la culpabilisation permanente, je ne trouve pas ça drôle). Mais le roman manque de force. Il y a bien une histoire, quelque part, mais on commence à s'en cogner gravement au bout de 150 pages, l'auteur essaie de suggérer – et c'est déjà trop – que l'amour-est-la-solution, les dialogues sont souvent insipides…
Pas vraiment un mauvais bouquin, mais vu le sujet, on attendait vraiment mieux.
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Ruth est professeure d'éducation sexuelle au lycée de Stonewood Heights. Lors d'un cours, en réponse à une question sur la fellation, elle lance « Certains y prennent plaisir ». Ces quelques mots la livrent à la vindicte populaire. le directeur décide ainsi de faire appel à une « Consultante Virginité ». Armée de son sex-appeal et de son plus beau sourire, celle-ci prône l'abstinence jusqu'au mariage comme le meilleur moyen de réussir sa vie et d'être heureux. Atterrée par son discours, Ruth tente tant bien que mal de contrebalancer les informations erronées et alarmistes qui sont données aux élèves. C'était sans compter sur la très rigoriste Église du Tabernacle et ses adeptes toujours prêts à combattre pour Dieu et la très sainte moralité. Parmi eux, Tim, coach de l'équipe féminine de football où joue la fille de Ruth. Ancien drogué alcoolique adepte du sexe et du rock n' roll (combo gagnant), celui-ci lutte contre ses démons (entendez la bière et les souvenirs de son ex en petite tenue) et se maintient dans le droit chemin grâce à la pensée de Jésus (et l'ingérence du père Dennis).
L'idée du livre est franchement intéressante : la lutte du sexe et de la religion, du Bien et du Mal (où l'on ne sait trop qui est qui). Tom Perrotta dresse un tableau alarmant et réaliste de la poussée du radicalisme religieux – catholique ici – et de son influence sur les représentations sociales et le quotidien de tous, avec au premier plan la question des enfants et de leurs croyances. À une époque où il est difficile d'être plus prompt que son voisin pour casser du sucre sur le dos des musulmans, il me paraît important de souligner l'implication de certaines Églises catholiques dans le grand retour en arrière des libertés individuelles et sexuelles, notamment aux États-Unis.
Malheureusement les personnages manquent de relief et le propos de profondeur. L'on aurait voulu plus de réflexion et de recul, moins de banalités, plus d'ambivalence, moins de clichés et de pudibonderie. le tout étant desservi par un style assez faiblard, j'ai été déçue. Mais interpelée et effrayée également, cette lecture n'a donc pas été vaine…
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L'auteur nous montre deux visages d'une société pleine de paradoxes.

Les personnages sont attachants, cherchant des réponses et un sens à leur vie.

Je viens tout juste de refermer ce livre, et ... il m'a un peu déçue !

Il faut dire qu'après l'excellent 'Les enfants de choeur", j'attendais beaucoup du deuxième livre de cet auteur ! Trop sans doute !

L'histoire en bref :

Ruth est professeur d'éducation sexuelle dans une bourgade des Etats Unis en pleine crise évangélique, et ce job n'est vraiment pas de tout repos !

Surtout quand ses filles veulent découvrir Jésus, que leur entraîneur de football prône les prières collectives de fin de match pour remercier le Seigneur de leur avoir apporté la victoire (...ambiance très différente du Stadio Olimpico où les tifosi de la Roma entonnent 'Grazie Roma' en fin de rencontre, pour remercier leurs joueurs victorieux !)

Surtout quand le nouveau pasteur se mèle de la vie de ses ouailles allant jusqu'à leur imposer des conjoints pour les conserver dans la bonne voie ...

Il y a plein de bonnes idées dans ce roman, mais elles auraient gagné à être mieux ordonnées.

Certaines scènes, comme la partie de poker, semblent avoir été posées là par défaut, et non pour argumenter un point précis.

Le dénouement, pas gagné d'avance, aurait lui mérité d'être traité plus finement !

En résumé : un avis en demi teinte, une bonne peinture des extrémismes religieux*

* oui ce ne sont que des évangélistes, pas des terroristes, mais je suis de plus en plus allergique à l'influence croissante et pernicieuse de la religion dans la vie quotidienne - et j'insiste : qu'elle que soit la religion.
Lien : http://les.lectures.de.bill...

Je suis arrivée au milieu du livre, et je ne compte pas le finir. Ce n'est pas un roman, c'est un pamphlet pour la liberté sexuelle sans limite qui s'appuie vaguement sur des personnages inintéressants. Un jour, les apôtres de "pas de bonheur sans coucher avec plein de monde" se rendront compte qu'ils sont tout aussi dogmatiques que les prêcheurs pour "rien en dehors des liens du mariage". En tout cas je l'espère.