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Critique de CaroGalmard


Voici un roman découvert grâce à Masse Critique, et j'en profite pour remercier l'éditeur pour cet envoi.

Note de la lectrice : si mon avis n'est pas très positif, il est tout à fait subjectif...

Parce je n'ai pas été emballée par ce roman. En fait, j'ai eu l'impression de retrouver ce qui me rebutait, plus jeune, dans les romans policiers : des discussions sans fin, des élucubrations, des enquêtes maladroites, des mystères qui se traînent pendant 350 pages pour se résoudre d'un coup de baguette magique les 8 dernières pages. Je ne dévoile rien de l'intrigue en vous disant cela, car c'est indiqué en 4ème de couverture qui vous promet une des plus fortes fins écrites par Anne Perry à ce jour. J'avoue que cela m'a fait tenir jusqu'au bout, car sans cela et la promesse faite à Masse Critique d'écrire une critique, il est fort probable que j'aurais abandonné avant la fin.

Certes, le Londres de 1910 a un charme désuet, qui vous donne l'impression d'être vêtue d'une robe fourreau en velours (ou d'un costume 3 pièces pour ces messieurs), de déguster un thé corsé dans des tasses en porcelaine fine, le petit doigt en l'air, avant de croquer dans un petit four délicat, au coin du feu, en regardant la pluie tomber par la fenêtre.

Mais les traits anglais des personnages sont si forcés, qu'ils leur donnent un côté caricatural assez énervant. On a envie de balayer leur plateau de petits fours et de leur dire de délacer cravate et corset, de raconter des blagues carambar en croquant à pleines dents dans un bon morceau de fromage.

En revanche, et c'est heureux, les femmes sont plutôt dégourdies, certainement au-dessus de la moyenne pour cette époque lointaine où dans la noblesse et les milieux aisés, elles devaient souvent se cantonner à un rôle de plante verte : jolie et décorative.
J'aime beaucoup Miriam qui est vraiment épatante et je regrette qu'on ne la fréquente pas un peu plus. Mais gageons qu'Anne Perry prévoit un futur roman où elle aura à nouveau sa place, ainsi que le jeune Daniel...

Côté scénario, hélas, je ne vais pas non accorder une mention très bien. Il m'a paru peu crédible et rocambolesque. L'enquête est menée par qui en a envie, sans réelle méthode, et tout le monde s'en mêle au gré de ses inspirations. Quant à l'avocat qui officiellement s'engage à défendre un client pour officieusement le coincer pour une autre affaire, je ne suis pas spécialiste en droit, mais déontologiquement et humainement, c'est assez moyen...
Enfin, l'intrigue se résout vraiment dans les toutes dernières pages, si rapidement que cela parait un tantinet bâclé. Je suggérerais un épilogue qui n'enlèverait rien au rythme trépidant de la dernière scène, mais permettrait de ne pas finir le roman un peu trop brutalement et donner envie aux amateurs, car je ne doute pas qu'il y en ait, de lire le suivant.

Et dernière remarque (l'éditeur va au pire me mettre sur sa liste noire, au mieux m'embaucher...) : la police de caractère (très alambiquée) utilisée sur la couverture pour indiquer le prénom de l'auteur, laisse imaginer que le livre renferme une romance, plutôt qu'un roman policier. C'est certainement un choix, pour "casser" l'illustration très sombre et très belle, mais cela ne cadre pas suffisamment avec le contenu.

Alors, faut-il le lire ? Vous aurez compris, pour moi c'est non.
Si vous aimez les romans policiers à l'ancienne, je vous recommande plutôt de lire les romans de Wilkie Collins.

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