AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de CAMELIABLEU


Deuxième volet de la saga des Reavley, le temps des armes nous plonge au coeur de la Première guerre mondiale, dans la boue et les tranchées, au milieu des puces, des rats et des jeunes soldats qui meurent par milliers ou sont atrocement mutilés. Au sein de cet enfer, Joseph, aumônier, est censé apporter réconfort et encouragement à ces hommes qui se sacrifient. Mais comment justifier une telle barbarie ? le pacificateur et ses sbires ont-ils raison ? Vaut-il veux sacrifier quelques hommes, et l'honneur d'un pays, pour préserver des milliers de vies ?
Ce tome, très sombre, rend bien l'horreur de la guerre et le décalage entre la vie au front et à l'arrière, que nous suivons aussi par Matthew et Hannah. Mais il nous donne surtout l'occasion de remettre en question des valeurs supposées incontestables : La justification de la première guerre mondiale et la liberté de la presse. Comme Joseph, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander si le pacificateur, pourtant abject, n'a pas raison en essayant de préserver son pays de cette boucherie, si quoi que ce soit peut justifier une telle horreur. Il est également choquant de voir Joseph, si intègre, justifier la censure quand la liberté de la presse nous paraît aujourd'hui comme une évidence. Pourtant ses arguments se tiennent et face au sacrifice de ces hommes le lecteur est bousculé dans ses certitudes. Via le personnage de Judith, qui conduit la véhicule d'un général sur le terrain, Anne Perry nous montre une image plus nuancée également du commandement militaire. Cullingford n'envoie pas de gaieté de coeur ces hommes se faire massacrer mais se montre ferme pour qu'ils aient foi en leur combat.
Au delà de mon attachement aux personnages, j'ai beaucoup apprécié cette absence de manichéisme, ces questionnements me mettant face à mes contradictions. En lisant ce livre, j'ai souvent pensé aux soldats ukrainiens et russes, qui se battent nous dit-on dans des conditions proches, et à l'idéal de liberté et d'indépendance qui porte les Ukrainiens. le guerre est horrible, mais comme le dit Joseph, accepter l'occupation, c'est voir sa liberté et son intégrité se rogner petit à petit, entre résistance, trahison et collaboration.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}