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Critique de Baldrico


Lu dans l'édition de la Pléiade par Patrick Quillier

Premier recueil d'Alberto Caeiro, un des hétéronymes de Pessoa, le gardeur de troupeaux offre, sous l'apparence de la simplicité, une incroyable richesse.
L'expression 'gardeur de troupeaux' renvoie à l'humain et à ses pensées. Sauf que pour Alberto Caeiro les pensées ne sont pas des pensées mais des sensations (poème IX). La poésie d'Alberto Caeiro est une tentative pour débarrasser les sensations de tout ce qui vient se surajouter à elles: pensées, arrière-mondes, jusqu'à la métaphore, et bien sûr métaphysique et religion. On peut se dire que c'est impossible, que dès qu'on parle de la sensation on en est déjà sorti. Mais au moins Alberto Caeiro va jusqu'où il peut aller dans cette direction. Et il en résulte des fulgurances, le monde se révèle dans sa nudité, et l'auteur se surprend à être transformé par sa tentative.
"Seule la nature est divine et elle n'est pas divine." (Poème XXVII).
"Mon regard bleu comme le ciel
Est calme comme les eaux sous le soleil.
Il est ainsi, bleu et calme,
Parce qu'il n'interroge pas plus qu'il ne s'étonne..." (Poème XXIII)
Vous avez remarqué? il y a une métaphore!

En cheminant avec Alberto Caeiro, nous faisons une expérience, celle de la simple présence à soi et au monde. Ce n'est pas rien.
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