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Critique de jelismesenvies


Antonia, la cheffe d'orchestre a été un roman en deux temps pour moi. Une première partie où je me sentais plus que spectatrice de l'histoire. Une seconde où j'étais dedans, avec le personnage.

Dans les cent/cent-cinquante premières pages, j'ai eu du mal à me mettre dans l'histoire. J'ai tout de suite trouvé le personnage d'Antonia intéressant, ainsi que son ambition. Une jeune femme d'un milieu modeste qui veut accomplir son rêve, ne pouvait que me séduire. Cependant, les deux autres points de vue occupés par Frank et par Robin me captivaient moins, je n'arrivais pas à apprécier leur personnage respectif.

À mon sens, le problème général de cette première partie est qu'il m'a manqué de la description. New York, 1926, est annoncé et j'avais envie de le voir à travers les yeux des personnages. du côté modeste d'Antonia et Robin, mais aussi du côté plus bourgeois de Frank. J'avais envie que la salle de représentation où Antonia a le culot de s'asseoir derrière Mengelberg me soit décrite en début de roman. Je souhaitais ressentir une part des années folles et découvrir plus amplement le « cabaret » de Robin. J'ai eu beaucoup de mal à me représenter les décors et le contexte des premières actions. de ce fait, les personnages étaient également distants. Une écriture globalement froide où les sentiments ne passaient pas.

Ensuite il y a un tournant. Quand Antonia commence à prendre son envol et à partir en quête de ses racines et de sa carrière, j'ai trouvé l'histoire plus fluide. L'écriture me semblait plus travaillée et moins saccadée qu'au départ. Les descriptions se sont faites plus présentes. L'ensemble était plus agréable et entraînant. La présence de multiples références musicales (des grands noms de la musique ou encore des chefs d'orchestre) était enrichissante. Pour le coup, je me suis imprégnée de cette part de l'univers.

Globalement, j'ai beaucoup aimé le personnage d'Antonia. Sûre d'elle malgré quelques échecs, insensible à la superficialité que la mode apportait à l'époque, ambitieuse et déterminée, c'est une femme que l'on aime suivre et que l'on voit éclore au fil du roman. La condition féminine de 1926/1930 étant assez réductrice, il est plaisant de découvrir des étoiles comme Antonia, ces femmes dont la force est indéniable. Son histoire familiale était également intéressante à découvrir au vu des origines atypiques de la jeune femme.

Énorme plus pour Robin dont l'histoire se révèle au fil des pages, je me suis beaucoup attachée à ce personnage en seconde partie de roman !
En revanche, le feeling n'est jamais vraiment passé avec Frank. Une âme torturée par ses souvenirs de la Grande Guerre, un homme qui ne s'impose pas face à sa mère alors qu'il est bien en âge de le faire, un certain égoïsme qui ressort à plusieurs moments. Très difficile à cerner en tant que lectrice…

Grâce à la seconde partie du roman, j'ai pu apprécier ma lecture à sa juste valeur.

Je suis loin du coup de coeur, je n'ai pas été emportée dès les premières pages comme j'aime l'être. Cependant, le rêve et le destin d'Antonia donnent de l'espoir, donnent l'envie d'accomplir nos propres rêves. À sa façon, elle est une femme inspirante. Envers et contre tout, elle a su occuper la place qu'elle souhaitait. Ceci est tirée d'une histoire vraie, celle d'Antonia Brico.
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