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Critique de Gaphanie


Le règne du Roi-Soleil aura été marqué, en 1679, par une sordide affaire, restée dans les mémoires sous le nom d'Affaire des Poisons.

Jean-Christian Petitfils nous raconte les événements comme le ferait un inspecteur de police.

L'avant-propos pose le contexte rapidement, et présente les personnages en présence, les premières victimes - le Comte de Soissons, le contexte du procès de 1679, les substances utilisées - principalement l'arsenic, et l'investigateur : Gabriel Nicolas de la Reynie. Il explique aussi que le présent ouvrage tient ses sources d'importants documents cachés par La Reynie, et retrouvés complètement par hasard, sous des lames de plancher, Louis XIV ayant lui-même détruit de nombreuses pièces.

La première partie, "La Chasse aux Sorcières" est consacrée à raconter la vague d'empoisonnements et les premières affaires. Elle commence d'ailleurs avec la montée sur l'échafaud de la Brinvillers, à qui un chapitre entier est consacré : sa vie, ses crimes (elle a empoisonné son mari, son père et ses frères !!!), son arrestation et sa condamnation. On fait ensuite la connaissance de biens des personnes peu recommandables, et toutes plus ou moins en "relations" les unes avec les autres : La Grange, La Voisin et sa fille, Lesage et Guibert... On voit aussi comment Louvois, supérieur de la Reynie, essaie de profiter de l'affaire pour régler ses comptes avec le Maréchal de Luxembourg. Celui-ci, à la conduite admirable le temps que durera l'enquête, sera finalement lavé de tout soupçon, ainsi d'ailleurs que la Princesse de Tingry. Racine, accusé aussi, ne sera pas longtemps inquiété. Mais il se trouve que les empoisonneurs arrêtés avaient donné d'autres noms de nobles haut placés, dont Mme de Montespan et sa suivante, la Demoiselle à deux queues, la Des Oeillets, ainsi surnommée à cause de la façon dont elle attachait sa robe.

La seconde partie, le Secret d'Etat, s'intéresse aux affaires de la Cour, à la vie et à l'ascension de Mme de Montespan, aux rebondissements de l'enquête, et enfin la troisième partie, Un Mystère Historique, plus courte, est la conclusion, pour ainsi dire de Jean-Christian Petitfils.

Au-delà de cette vague de meurtres sans précédent, l'implication de Mme de Montespan a questionné beaucoup d'historiens. le comportement de Louis XIV, prompt à effacer les preuves, a rajouté du mystère au mystère. Les accusations étaient graves, messes noires avec sacrifices d'enfants tout de même ! Et lèse-majesté, car Mme de Montespan, en plus de tenter d'empoisonner ses rivales, lui aurait aussi fait lancer des sorts pour le maintenir amoureux et lui aurait administré divers aphrodisiaques...

Bref, si Jean-Christian Petitfils ne croit pas à la culpabilité de Mme de Montespan, sans pour autant l'angéliser, il met en lumière un autre personnage : la des Oeillets, qui elle aussi, a été honorée des faveurs du Roi, et avait beaucoup plus le profil que Mme de Montespan à se lancer dans ce genre de sombres aventures...

Un essai très intéressant, bien construit et bien documenté, pas toujours palpitant cependant : j'ai été gênée dans mon élan par plus d'une longueur... Mais bon, au final, un ressenti positif.
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