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Critique de The_Noir


Elle s'appelle Laure...
366 fois, pour qu'il y en ait une pour chaque jour, une incantation à sa dame, lointaine, vive puis morte, 366 fois un hymne à l'amour décevant mais qui se régénère chaque matin tel le phénix, 366 fois chanter la plus belle, clamer les plus hautes qualités morales de sa dame dignes du ciel (tel l'immortel laurier), 366 fois se rappeler ces yeux qui lui ont incendié le coeur, assez pour que plus de 20 ans après il la chante encore, 366 fois appeler l'amour, appeler la mort pour ne plus brûler de ce feu, pour ne plus geler de cette absence, ce pieux et noble dédain qui lui montre le chemin de la vertu...
Nous avons chez cet immense écrivain de la Renaissance une poésie séculaire mais si moderne. non pas un récit ou des poèmes jetés au hasard mais un cycle, une insatiable variations sur le thème de l'amour, du désir où répétition et différence nous entraîne dans un tourbillon de poésie.
Pétrarque, dans le Canzoniere, clôt le moyen-âge en renouvelant le thème de l'amour courtois, cette idéalisation de la dame, ce désir jamais assouvi en raison de la vertu de celle-ci. Il y ajoute très pertinemment sa chair, son vécu, sa souffrance de l'éloignement. Étonnamment je venais de terminer un ouvrage de Bataille sur le désir et la mort. Chez Pétrarque, déjà, ce noeud mystérieux et irrésoluble de l'âme humaine hante l'art et la poésie. Six siècles plus tard, le voilà encore, ce méli-mélo de désir et de mort, sous une autre forme, l'allégorie en moins.
Le Canzoniere, c'est au XIVe siècle la naissance de l'introspection, de l'honnêteté, de la sincérité des sentiments humains face au divin : bref c'est l'invention de la Renaissance.
À vous aussi désormais, chaque jour, de tourner la page de cet amour, chaque matin intact qui vous brûle de ses plus belles métaphores ...
Elle s'appelait Laure...
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