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Citations sur Je vois sans yeux et sans bouche je crie (6)

Aucune paix en moi, qui ne puis combattre,
Je crains, espère, brûle, je suis de glace;
Je vole par le ciel et je gis sur terre,
Je n'étreins rien, j'ai dans mes bras le monde.

Et celle qui m'emprisonne, elle ne m'ouvre
Ni ne défait mes liens ni ne veut de moi.
Ainsi me tue Amour, qui ne me libère,
Ni ne me veut en vie, ni en repos.

Je vois sans yeux et sans bouche je crie,
Je veux mourir mais appelle au secours,
J'ai de moi haine et d'elle, ah, quel amour!

Je broute la douleur, je ris en pleurs,
Je déteste aussi bien la mort que la vie,
Madame, je suis tel à cause de vous.
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Amour …


Amour m’a fait la cible de la flèche,
Je suis neige au soleil, cire dans le feu,
Brume que vent disperse. Ma voix s’enroue,
Ma dame sans pitié, à vous crier « Grâce ».

Vos yeux, c’est eux qui m’ont porté le coup mortel
Que ne pourront ni temps ni lieu guérir,
De vous seule dépendent, et c’est votre jeu,
Le soleil, le feu et le vent dont je suis la proie.

Car les pensées sont flèches, soleil est ce visage,
Et feu est le désir. Et de ces armes
Amour me perce, m’aveugle, me consume.

Cependant que ce chant, ces mots dignes des anges,
Et cette douce haleine qui me tue,
Sont la brise qui fait que ma vie dérive.
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Non seulement …


Non seulement cette belle main nue
Qui s’est gantée, à mon grand détriment,
Mais l’autre, et ces deux bras : qu’ils sont habiles,
Qu’ils sont prompts à étreindre mon cœur timide !

Mille pièges me tend Amour, aucun en vain,
Ce sont les tendres formes, pour moi si neuves,
De ce corps noble et chaste : si célestes
Qu’aucun art, aucune pensée, ne peuvent les rendre.

Yeux en paix, dont les cils répandent la lumière,
Bouche d’ange, superbe, qui laisse voir
Des perles et des roses, et prononce des mots

Si doux qu’ils font frémir de tant de merveille !
Puis ce front, et ces tresses : à midi, l’été,
Elles font oublier que le soleil brille.
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Ce blanc pied nu …


Ce blanc pied nu plonge dans l’herbe fraîche,
Son pas, toute douceur, toute chasteté,
Et par vertu de ces tendres empreintes
Voici que les fleurs s’ouvrent, qu’elles embaument.

Puis Amour, qui n’englue que les cœurs bien nés,
Dédaignant d’imposer sa puissance aux autres,
Me fait de ces beaux yeux un plaisir si vif
Que je n’ai plus désir d’aucun autre bien.

Elle va, elle me regarde, ses yeux brillent,
Ses paroles sont tendres : en harmonie
Avec sa modestie, sa noble réserve.

Et ce sont là quatre étincelles, parmi d’autres,
Dont naît l’immense feu dont je vis et brûle,
Moi, cet oiseau de nuit dans le soleil.
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Il est des créatures …


Il est des créatures dont le regard
Est si altier qu’il soutient le soleil.
D’autres, que fait souffrir trop de lumière,
Ne sortent de leur antre que vers le soir.

Et d’autres, les insensées, qui ont désir
De jouir de la flamme, puisqu’elle brille.
Celles-là, c’est son autre vertu qui les consume.

Hélas, je suis de cet essaim fugace.
Car je ne puis affronter la lumière
De cette dame, et non plus ne sais faire
Un écran des lieux sombres, des crépuscules.

En dépit de mes yeux meurtris et pleins de larmes,
Je n’ai de vie qu’à chercher à la voir,
Et je sais que je cours à ce qui me brûle.
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De vous qui entendez …


De vous qui entendez, en mes rimes éparses,
Tous ces gémissements dont j’abreuvais mon cœur
Dans les égarements de ma prime jeunesse,
Quand j’étais autre qu’à présent, au moins un peu.

Pour ces écrits, plaintes, ressassements
Ballottés entre vains espoirs, vaine douleur,
J’espère compassion si ce n’est excuse :
N’avez-vous pas souffert l’épreuve de l’amour ?

Mais maintenant je vois bien que je fus
De tous la longue fable, et souvent j’ai honte
De moi, quand je médite sur moi-même :

Et de ma frénésie c’est le fruit, cette honte,
Avec le repentir, et savoir, clairement,
Qu’ici-bas ce qui plaît, c’est bref, ce n’est qu’un songe.
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