Un merveilleux conte poétique à la découverte de la musique traditionnelle japonaise.
Haru jeune orpheline aveugle et recueillie par un musicien qui lui apprend dès son plus jeune âge à jouer du
Shamisen, un instrument traditionnel à trois cordes se rapprochant du Luth. Elle devient ainsi tout naturellement une Goze, c'est-à-dire une musicienne itinérante de
Shamisen. À l'époque, ces musiciennes, généralement des femmes aveugles, se déplaçaient de village en village, dans les zones reculées du pays pour offrir leurs performances à qui voulaient bien les écouter. Elles jouent pour les célébrations tout autant que pour réconforter les coeurs. La BD permettant d'écouter la véritable musique des Gozes grâce à un lien YouTube, je me suis ruée dessus pour me mettre dans l'ambiance. C'est, je dois l'avouer, très particulier (= moyen poli de dire que je n'ai pas aimé) Néanmoins elles permettent de découvrir ce chant puissant, tel une complainte, et surtout de connaître cette mélodie ancestrale.
Dans ce scénario, Haru n'est pas totalement seule lors de son voyage. Elle rencontre rapidement un Kappa, une créature divine qui va lui offrir une nouvelle compréhension du monde et le moyen de dialoguer avec les divinités. C'est une fable assez courte qui ne m'a pas beaucoup touchée, mais dont le dessin, au contraire, m'a complètement transportée. En s'inspirant des estampes japonaises, le style de
Guilherme Petreca est éblouissant et nous bascule comme dans un rêve dans ce monde onirique et harmonieux.
C'est un album magnifique qui honore la dernière Goze la plus célèbre du Japon, Haru Kobayashi (1900-2005). Plusieurs textes nous permettent de rentrer en détails dans l'histoire du
Shamisen à la fin du récit.
Un pure dépaysement mélodieux et poétique qui ravira les curieux de culture nippone