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Critique de Dionysos89


Trois ans après l'avoir proposée à l'éditeur Olivier Jalabert de chez Glénat, Nicolas Petrimaux clôt en 2018 le premier acte d'une nouvelle série, Il faut flinguer Ramirez, où il se charge à la fois du scénario et du dessin.

Robotop Fiction
1987, Falcon City, Arizona. Jacques Ramirez, technicien spécialisé dans la réparation d'aspirateurs dans l'entreprise florissante Robotop, est l'employé parfait. Efficace, disponible, souriant, agile de ses doigts, et en plus, il est muet. Alors que se profile la présentation nationale du nouveau modèle révolutionnaire de l'entreprise, le Vacuumizer 2000, Jacques Ramirez est l'objet de nombreuses attentions. Or, des narcotrafiquants mexicains semblent rechercher un assassin légendaire qui a mystérieusement disparu et qui correspond à sa description. Ajoutez à cela des collègues encombrants, un duo de femmes fatales parties dans une cavale destructrice et une police qui fait ce qu'elle peut… le drame peut se jouer ! Car un drame se profile : qui mettra en premier la main sur Ramirez, la fine fleur de la sous-traitance assassine ?

Stéréotypes en force
Chaque personnage est un stéréotype à lui tout seul, mais ça fonctionne drôlement bien ! L'inspecteur de police qui ne parle qu'en punchlines, les deux criminelles en cavale qui sont les deux vraies personnages « bad-ass » de ce premier acte, Ramon le fils du mafieux don Hector qui résiste à tout mais ne réussit rien, etc. On pourrait se lasser rapidement de ces descriptions toute faites, mais voilà, c'est tout l'intérêt ! Nicolas Petrimaux joue sur ces faux-semblants pour nous emmener là où il le souhaite : le cas d'école est dans le personnage principal ; Jacques Ramirez est muet, est particulièrement consciencieux et mystérieux, et il porte une tache de naissance sur le visage en forme de tête de mort, il ressemble donc à l'assassin parfait que ses ennemis recherchent et les actions qui surviennent ne contredisent pas véritablement cela. Pour autant, on ne peut que se poser la question de la réalité de son maîtrise de l'assassinat furtif. le duo composé de Chelsea Tyler et Dakota Smith est particulièrement atypique puisqu'il unit une actrice et une braqueuse qui cherchent à fuir la police après une folle série de cambriolages ; elles croisent la route de Jacques Ramirez et du cartel mexicain par le plus pur des hasards, mal leur en prend mais elles savent se sortir de toutes les situations tant qu'il y a des voitures, des flingues et un peu de bon temps à passer.

Un objet à part
Il faut flinguer Ramirez assume pleinement l'aspect humoristique, parfois discrètement (l'apparition loufoque en arrière-plan d'un personnage par exemple), parfois avec un humour qui tache (l'usage d'une cassette enregistrant une relation sexuelle tarifée pour couvrir une conversation tenue secrète), parfois du très très absurde (les répliques au sein des fausses pages de journaux sont magnifiques). le sens de l'intrigue ne tient pas au seul récit décrit plus haut, mais à l'ensemble des « trucs et astuces » déployés par l'auteur pour nous faire sentir que nous sommes dans un film typique de gangsters : bandes-annonces, publicités mensongères, « American way of life » avec voitures pétaradantes, bouffe grasse à souhait et bombes hollywoodiennes, etc. C'est là tout l'intérêt d'avoir un artiste qui couple le scénario avec le dessin : la construction graphique très intéressante lorgne bien du côté des films d'action hollywoodiens des années 1980, ainsi que sur les comics par ses choix de découpage de planches, qui tranche la linéarité des cases. En plus de cela, Nicolas Petrimaux se permet de glisser constamment des détails croustillants, des « easter eggs », un peu partout qui déclenchent de francs éclats de rire.

Il faut flinguer Ramirez vaut donc carrément le détour ! À lire en le savourant, car le voyage s'annonce rapide et trépidant !

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