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Critique de christinebeausson


Un séjour en Laponie …
Une nuit à Kautokeino le 17 mai 2022 …
Souvenir …
Rovaniemi ( la ville du père Noël certes, mais surtout l'Arktikum, un musée et centre des sciences explorant la région arctique et l'histoire de la Laponie … site remarquable ) … Pajala, point de passage simple entre la Finlande et la Suède … Gallivare … Kiruna (la ville en cours de déménagement) … Karesuando (passage de la frontière vers la Finlande) … Enontekiö et Leppäjärvi (passage obligatoire dans le couloir finlandais) … Kautokeino, Karasjok (les deux villes norvégiennes complémentaires, représentant le peuple Sami) … Inari (la ville finlandaise siège du parlement).
La lecture de « la loi des sames » reprend cet itinéraire dans tous les sens pour pénétrer la culture de cette minorité qui essaie de se jouer des frontières.
Un séjour à Kautokeino, chez un voisin de Lars Pettersson, m'a rappelé ma lecture et donné envie de me replonger dans cet univers.
J'ai replongé dans mes souvenirs, revu ses paysages, senti le soleil me réchauffer, regarder mes mains se recouvrir de flocons de neige aériens … j'y étais !


Ma première critique le 2 mai 2017 :
Ça commence fort, on part dans le grand nord tout là haut au Nord du nord, au Nord de la Norvège, de la Suède et de la Finlande, la région de la Sapmie.
On roule avec des températures redoutables, sur une route entre Korpilombo et Pajala, vous voyez bien là haut tout là haut !
C'est parti pour l'aventure.
Rouler sur des routes désertes, avec une température si basse que tout est gelé,
Croiser un troupeau de Rennes, écouter et voir les aurores boréales.
Se retrouver avec un jeune renne coincé sous ses roues, il faut le tuer et le dégager pour ne pas rester bloqué sur cette route, loin de tout, route sur laquelle presque personne ne passe ... alors, il nous reste comme ultime tâche à effectuer, la coupe des oreilles pour remonter la trace du propriétaire.
Découvrir que dans ce pays on peut marquer une femme comme on marque un renne, qu'il y a des sames et des demi sames et que les ruvgus on peut les violer, ça ne compte pas.
Facile de se repérer dans ce drôle de monde où Kautokeino s'écrit aussi Guovdageaidnu.
Les lecteurs de la littérature scandinave, ont déjà découvert la police des rennes avec Olivier Truc, là nous découvrons la police des canards, à Kautokeino, au printemps la chasse aux canards est autorisée, vieille tradition, une équipe spéciale est détachée pour faire respecter des règles qui ne sont jamais respectées.
Remonter le temps avec l'histoire de ce lieu, la révolte de kautokeino en 1852, quand des sames læstadiens se sont soulevés contre les autorités norvégiennes.
Une drôle de région où vivent des familles qui avaient failli par rapport à la morale et qui se trouvent pour toujours marquées par l'infamie,
"Aucune injustice n'était jamais oubliée où expiée, elle subsistait à côté des choses de tous les jours."
Ecouter le tube de Jo Nesbo, du groupe norvégien Dit Derre, "Jenter som kommer pg jenter som går", "des filles qui viennent et des filles qui partent",
Ce qu'il y a de remarquable dans cette lecture, c'est que nous ne lisons pas un polar qui se passe chez les Samis mais que petit à petit nous devenons nous mêmes tout comme l'héroïne, nous devenons Sami.
Avec Anna, nous intégrons le passé refoulé, l'histoire de ses parents, le poids de la famille que sa mère a dû fuir pour ne pas vivre ce qu'elle ne voulait pas vivre.
Cette femme retrouve à travers sa fille toute sa personnalité et devient respectable .
Nous comprenons de l'intérieur comme l'héroïne les lois samis qui sont bien loin des lois norvégiennes, suédoises ou finlandaises. Nous sommes dans un autre monde qui a ses propres valeurs.
Nous ne sommes pas là, contrairement aux livres d'Olivier Truc dans la découverte journalistique de la Laponie, là on y vit, on y souffre et on peut y mourir.
C'est une autre approche tout aussi passionnante.
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