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Critique de SushiB


Bien que l'histoire de ce tome 2 se situe juste après le tome 1, et que l'on y retrouve la même bande de héros, j'ai eu parfois l'impression que le tome précédent aurait pu ne pas exister sans trop gêner l'histoire ou la compréhension. En effet, c'est à peine si on évoque les évènements du premier tome, on perd un certain nombres de personnages secondaires qui portaient tout de même le fil rouge du tome 1, et on part sur un complot complètement différent où on peine même pendant un certain temps à voir le lien avec le grand méchant de la série : la griffe noire.

Ajouter à cela un découpage du roman en épisode d'une saison numérotée 2 (le tome 1 devait donc être la saison 1 je suppose)... allant même jusqu'à ajouter un petit « S02e01 » ou « s02e02 » (etc..) avant chaque partie, et on se retrouve à se demander si on ne s'est pas trompé de trilogie en achetant les livres à la librairie !

Si le style d'écriture de Pierre Pevel reste dans l'ensemble agréable, il s'empreint cependant d'une très grande lourdeur dans ce tome. Presque chaque fois qu'un personnage ( même principal) reviens sur le devant de la scène, on se retrouve à lire une énième répétition de leur présentation et de leur accoutrement , ce qui lasse assez vite ( on le saura qu'Agnès porte une tenue d'écuyère ... d'ailleurs, ça existait à l'époque les écuyères ?En tous cas j'imagine assez bien le choc de la société de l'époque s'ils avaient vu une femme, baronne de surcroit, avec un pantalon et corset cuir, l'épée au coté, etc.) . On rajoute également un pseudo-résumé de la situation (comme au début de chaque tome d'une série habituelle) au début du tome ET au début de chaque "épisode" et l'ajout de détails répétés qui, certes nous plonge un peu plus dans le récit au début, mais à la longue nous lassent
Exemple : c'est sympa de dire une fois ou deux que La Fargue porte une Pappenheimer plutôt qu'une simple rapière, ça rajoute un peu plus de poids à la description du personnage. Mais au bout de quelques fois on peut se passer de préciser et utiliser le terme générique, ce qui rendrait la lecture plus fluide, surtout pour les vocalisants...
Les événements donnent un peu l'impression en plus de cela que les lames ne seraient pas grand-chose sans Saint-Lucq (il a ce coté un peu agaçant du beau ténébreux maudit mystérieux qui tombe toujours à pic et sauve… peut être pas le monde, mais en tout cas l'histoire).

Tout ca fait qu'il est finalement un peu difficile de s'attacher vraiment aux personnages et de s'immerger dans l'intrigue puisqu'on a un peu l'impression chaque fois de retrouver des inconnus et de verser les clichés de l'heroic fantasy. Parfois je me dis même que certains passages sont plus du niveau d'un auteur de fan-fictions que de fiction tout court…

On a aussi quelques références à l'univers de Dumas (les 4 mousquetaires (Athos et D Artagnan surtout), le compte de Monte-Cristo etc.) qui, en plus de ne rien apporter à l'histoire, décrédibilisent l'auteur et sa capacité à inventer son univers propre. On ne voit pas trop où l'auteur veut en venir avec ces emprunts et, après la lecture du troisième tome, je reste convaincue qu'ils étaient inutiles.

Tout cela est bien dommage car l'histoire en elle-même est assez intéressante, l'écriture malgré les répétions et certaines lourdeur est quand même bien agréable a lire, et finalement le roman de cape et d'épée fantastique ne verse pas (trop) dans la facilité des dragons indestructibles que les héros arrivent quand même à vaincre sans problème (on échappe au mois à cet écueil-là).

Pour résumer : des erreurs de débutant, des répétitions trop lourdes, et un bestiaire varié mais pas assez exploité, on a ici un deuxième roman assez prometteur mais nécessitant un gros travail d'épuration.
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