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Critique de Aderu


Bouleversant.
Cette bande-dessinée de Livio Bernardo et Olivier Peyon est une merveille.

Cet album, "inspiré de faits réels", présente l'activité d'une association, intitulée "En tout conscience", qui accompagne les personnes sur le chemin de l'euthanasie - ou IVV pour Interruption Volontaire de Vie. Agissant en partie dans la clandestinité, le mode opératoire des membres est présenté dans les premières pages.
Les membres, parlons-en ! Une galerie de personnages hauts en couleurs. L'assemblée générale de l'association est à mourir de rire. Les auteurs restituent avec grand talent le joyeux foutoir que peut être un tel moment.

Autant le dire tout de suite, il n'y a pas que dans cette scène que les sieurs Bernardo et Peyon font preuve de grand talent. Car c'est une réussite totale, un exercice parfaitement maîtrisé tout du long.

Mais revenons à ces premières pages, où un événement inattendu va se produire : l'arrivée d'un jeune !
Il veut mourir. Genre, maintenant. Mais pas pour raison médicale. À cause d'une rupture.
Commence alors d'improbables échanges entre lui et le leader, de fait, de l'association.

L'humour est omniprésent, mais il y a malgré tout des passages très durs. Ce n'est pas juste une bande-dessinée humoristique, et passé un certain point dans la narration, la balance légèreté/gravité commence à plus pencher du second côté.
Il y a des cases terribles. Comme celle avec un père et sa fille avec en fond le slogan de McDo "venez comme vous êtes". Une incroyable trouvaille - peut-être elle-même tirée d'une scène réelle.

Sur la forme, c'est impeccable.
La gestion du mouvement dans les dessins, sublimés par une exquise farandole d'onomatopées, est fantastique. J'ai rarement vu une telle vitalité dans autant de cases.
Les traits sont précis et éclatants.

Une belle sobriété générale dans cette bande-dessinée où la couleur ne fait que passer, ponctuellement. du jaune, du rouge, du bleu.
Et parfois du gris embrume toute une case, généralement pour souligner les regards.

C'est drôle, souvent. C'est dur, souvent. Une âpre mais enjouée histoire, prenant à bras le corps un épineux sujet de société, n'oubliant jamais de souligner les difficultés et débats en cours.
Un grand bravo.
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