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Critique de latina


Ce roman est une ode au féminisme.
Donc à priori il me plait.
Mais les choses ne sont pas si simples.


Rien n'est simple, en fait, pour Maggie, issue d'une lignée de féministes convaincues.
Nous sommes en 1946, et elle a déjà dû supporter 5 ans de mariage avec l'infirme teigneux et maltraitant qu'était Will. Supporter, soigner, endurer mille maux et toujours être gentille, douce, serviable, dévouée. Elle l'avait voulu, pour « honorer sa promesse », alors qu'elle n'était pas obligée de se marier avec ce fiancé tombé malencontreusement du toit. Elle a dû renoncer à son rêve d'être médecin pour à la place, vider des poissons à la conserverie.
Et puis à la mort de Will, elle est engagée comme femme de chambre dans la prestigieuse famille Lyon-Thorpe, dans un manoir aux multiples couloirs de la campagne du Kent.
Multiples couloirs, oui, qui mènent à bien des endroits cachés.
Car après avoir tapoté les coussins du sofa de Madame, ouvert son lit pour la nuit, ramassé le foulard qu'elle a laissé tomber, elle chemine, Maggie, elle chemine dans la propriété. Et elle tombe sur un vieux monsieur attachant et enfantin, mais aussi sur un autre homme, son maitre...
Et la voilà engagée dans quelque chose qu'elle croit dominer.
Difficile, quand on est féministe, de concilier l'amour et son abandon, avec le désir d'être maitresse de sa vie. Tôt ou tard, on y aliène une partie de sa personnalité ou de sa vie.
Qu'adviendra-t-il de cette jeune femme avant-gardiste passionnée mais finalement trop rigide dans son désir de liberté ?


A vrai dire, je me suis posé beaucoup de questions face au comportement de Maggie. Elle m'a énervée, cette femme. Trop tranchée, trop peu souple. L'adaptation, Maggie, tu ne connais pas ?
Deuxième chose qui m'a énervée : les descriptions des scènes amoureuses. Ah, les mains de John ! Ah, sa moustache ! Ah, ses yeux verts semblables à ceux de Maggie ! Nous tombons dans le mièvre sirupeux dégoulinant, là.
Troisième chose (qui m'a énervée, mais dois-je le répéter ?) : les femmes de chambre abattent un travail interminable et fastidieux, parait-il. Ici, il ne m'a pas semblé du tout que Maggie était éreintée.
L'histoire se lit facilement, mais je n'aime pas, justement, ce qui est trop facile.
Je me suis même ennuyée par instants. Je dis bien « par instants » - nombreux quand même.
Le style n'est pas particulier, cela se laisse lire de façon plaisante (pour moi, cela ne suffit pas).
Mais j'aime l'Angleterre, la campagne anglaise, l'Amérique m'attire également, surtout dans ces années 40-50. Et il faut dire que l'auteure a bien décrit l'atmosphère de ces années-là dans ces contrées-là.
Donc c'est un bilan en demi-teinte que je pose ici.


Comment concilier l'amour et l'épanouissement ? Question éternelle. Surtout dans les années d'après-guerre. Pas simple !
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