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Critique de JosephAlexianHeartfire


• « L'archipel des ombres : Un voyage en Indonésie » de Bruno Philip, publié aux Éditions des Équateurs .

• Ce roman m'a été offert à l'occasion du programme Masse Critique du mois de Juin 2021 : le Masse Critique Non-Fiction : une nouvelle aube. Je profite donc de l'occasion pour remercier encore une fois Babelio pour ce programme, mais également les Éditions des Équateurs pour le don, en échange d'une critique, de ce roman.

• Ce roman est constitué d'une série de reportages effectués en Indonésie de Bruno Philip, à l'époque correspondant du journal mondialement connu le Monde. le journaliste vagabond a pour l'occasion retravaillé ses textes pour nous offrir un roman. Cet état de fait n'est jamais réellement évoqué dans les écrits de Bruno Philip mais est précisé dans un coin de page précédent le début de ce roman. Bruno Philip est un homme singulier, allant de destination en destination, dans une quête éternelle de terres au passé alléchant peuplés de fantômes du passé. Ce que l'on retrouve dans ce livre, ce sont des histoires éteintes et vivantes à la fois, entre modernité et ancienneté, dans un pays plus mystérieux qu'il ne le semblerait pour des regards moins aguerri. C'est avec un certain oeil aguerri, que notre cher correspondant étranger nous décrit ce pays.

• le passé de l'Indonésie est, comme tout autre endroit au monde, terriblement saisissant, si l'ont sait où et comment chercher. Bruno Philip est de ces hommes qui savent trouver des lieux, des personnages et des situations d'intérêts. Ainsi, dans ces différents chapitres, au nombre de treize, nous avons l'occasion de découvrir une multitudes d'histoires bien différentes les unes des autres.

• Les chapitres qui m'auront le plus marqués sont ceux relatant les traditions pratiquées par les différents locaux des îles d'Indonésie, ainsi que ceux exposant la chasse aux ombres du passé. Les chapitres numéro huit et douze, notamment, m'ont fascinés dans la catégorie des traditions. On y découvre dans le premier un peuple pratiquant encore aujourd'hui des traditions pouvant sembler insolite, voir barbares sous notre regard d'européens modernes. le rapport à la mort des Torajas est véritablement saisissante et m'a quelque-peu troublé je dois l'avouer. Néanmoins, ce qui m'a le plus choquer est le massacre animalier découlant de ces pratiques.. Toutefois, je met un poing d'honneur à toujours respecter les pratiques et croyances d'autrui, même lorsque celle-ci me choque. Dans le douzième chapitre, c'est dans un tout autre registre que l'on retrouve le peuple de Boti. Ici, aucune violence, aucun excès, nous avons affaire à un peuple qui n'utilise pas l'électricité et qui ne boit pas d'alcool ! Bien que l'on ne découvre pas réellement ce peuple, la situation étant décrite par le roi de ce peuple et non par des habitants, ce genre d'endroit qui n'existe pour ainsi dire plus dans notre société connectés, est un rêve éveillé.

• La traque des ombres par monsieur Philip est certainement ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman. Je suis une personne adorant tout ce qui a attrait aux légendes et au mystère du monde, et donc ce genre d'histoires tentant d'amener des réponses à un passé semblant lointain et inaccessible ne pouvait que me contenter. J'avais par exemple, moi aussi entendu parler du fameux soldat japonais nommé Nakamura, qui n'avait jamais su que la guerre était terminée, et qui avait continuer à garder son poste dans la jungle pendant une vingtaine d'années. Cette histoire insolite m'avait émerveiller de part son côté romancier et inédit. Bien qu'invérifiables, les éclaircissements apportés par un habitant de la région sont un régal, tant ils semblent emprunt d'une réalité tacite, cassant légèrement le mythe, mais lui offrant une autre vision. La recherche d'un personnage créer par Joseph Conrad lors d'un autre chapitre m'a également beaucoup plu.

• Je ne connais que très peu Arthur Rimbaud, je n'ai jamais lu un de ces livres, chose qu'il me faudra corriger à l'avenir, mais le chapitre m'a tout de même entrainé. Il est fascinant de voir à quel point un personnage historique de notre patrimoine, ayant traverser de façon marquante (pour nous autre français) les terres indonésiennes, peut être totalement anodine, voire inexistante aux yeux des habitants locaux.

• J'ai été déçu par un chapitre et un élément de la quatrième de couverture, légèrement mensonger sur son contenu, ou est évoqué une chasse aux voleurs de culottes. Mensonger dans le sens où il n'est en aucun cas fait la chasse à ses voleurs, et que ce passage est extrêmement rapide et bien moins affriolant que le laissait entendre la quatrième de couverture. Ce n'est pas vraiment un gros point négatif mais il faut avouer que lorsque l'on nous annonce ce genre d'événement insolite, on ne peut qu'être déçu du contenu final. Également, certains moments étaient légèrement longuets et j'ai terminé ma lecture avec un goût d'inachevé.

• Un bon roman sympathique, où l'on ne nous décrit pas le paysage de façon monotone et répétitive, mais où est présenter une Indonésie au passé trouble, violent, riche et envoutant. Bruno Philip n'est pas un conteur, mais un narrateur doué, sachant exactement de quoi parler, et ce qu'il faut laisser de côté.
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