De quelque côté que nous contemplions l'horizon, nous les pauvres aux yeux fixes, les riches se dressent entre l'horizon et nous avec des châteaux
et des murailles, avec des règlements et des chiens qui les défendent. Nous marchons et nous voulons respirer, au milieu du monde, l'air des eaux et des forêts, nous marchons et nous sommes des gueux pleins de courage. Nous sommes allés bien loin et nous avons vu les riches assis dans leurs parcs et riant comme si le Bonheur recouvrait le monde. Nous aurions voulu posséder un enclos avec un champ pour y gagner notre pain. Les enclos sont gardés par les gardes des riches. Il y a tant de plaisirs sur la Terre, depuis le travail jusqu'au repos, et tant d'espace pour les goûter que nous étions bien sûrs de rire en route et de nous arrêter un soir, sous les chênes, avec une besace pleine et des cœurs pleins. Il n'y a plus de plaisir, il n'y a plus d'espace, les châteaux s'étendent et entourent tous les chênes de la forêt profonde.
J'ai cru que mon cœur était du soleil, tant je sentais de bonheur.
Tu étais une bonne femme, maman, tu connaissais une étroite honnêteté et tu m'enseignas cette honnêteté qu'il y avait dans ton cœur.
Je n'ai jamais été brave, ayant possédé toujours une grande imagination. C'est qu'en effet l'imagination nous montre la vie, de cieux, de femmes et de douleurs parée, qui nous font sentir la mort comme une caverne noire sans femmes et pleine d'oublis.
Les médecins sont pareils aux conseillers que l'on écoute lorsqu'ils sont de notre avis.
Vous êtes de la santé : des yeux qui brillent, des joues rondes, et des membres agiles où la joie passe en entier. Enfin, vous êtes de la tendresse, un cœur et des lèvres, et puis vous avez une âme flexible que l'on prend à deux mains et que l'on redresse afin d'en faire l'âme pure et bonne d'un homme juste et généreux.
A quatre heures un quart je rentre à la maison. J'ouvre la porte : Bonjour, maman ! Elle est assise, je l'embrasse et nous nous regardons longtemps pour rattraper le temps perdu. Tout de suite je lui raconte mes histoires. Histoires de cinq ans, petits faits d'un sou, l'on vous écoute en souriant
parce que vous n'êtes pas dangereuses. Vous renfermez un joli sens, et qui montre que je regarde les choses et que je les apprécie. Il faut respecter les
convenances,il faut accomplir ses devoirs, je sais cela et je m'en forme une loi morale qui sera mon guide.