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Critique de _kashmir_


J'ai rendu visite à un écrivain que j'admire, j'ai déjeûné à sa table, avec la Loire pour autre convive en continuel et lent mouvement derrière les vitres du restaurant. Mon regard s'est perdu dans les méandres du fleuve pour mieux apprécier chaque mot de la conversation.
J'ai pris place dans le fauteuil paillé face à celui qui me recevait chez lui, l'écoutant parler de ses livres, de littérature quand ce ne serait que de la vie même qui s'invite dans les silences et les soupirs.

Non, je n'ai, bien évidemment, rien vécu de tout cela mais j'ai lu ce petit livre de Philippe le Guillou et mon imagination s'est envolée...
En parcourant ces pages, reflets sans temporalité d'une visite à Saint-Florent-Le-Viel, chez Julien Gracq, j'ai déambulé à travers ce qui tisse cette oeuvre qui me fascine tant : les pérégrinations pour mieux "voir" la simplicité du chemin empierré ou de la sente de l'existence, la littérature pour mieux croiser ceux qui inspirent celui qui écrit, la Loire et son cours ressassant mystères et solitudes, et puis ce qui fait "âme" du monde, la société de ces années, comme un constat de ce qui s'effiloche, de ce qui n'existe plus.

Tout est en retenue, tout est en simplicité, c'est la rencontre d'un Sage qui nous est ainsi accordée.


C'est une lecture, invitation aux voyages cheminés ou imaginés, en marge de la réalité des jours, comme consentie pour réfléchir davantage encore aux livres de cet homme de lettres dans lesquels la poésie de l'écriture se tisse des fragiles tiges végétales de la nature, dans lesquels le silence ne se rompt que pour laisser pépier les oiseaux ou bruisser le vent.

Une lecture comme une visite rêvée, en somme.

"C'est le dernier des très grands, le plus grand peut-être. Tous les autres ont disparu."
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