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Critique de vilvirt


Angelica est un roman fascinant, une véritable claque littéraire dont l'ambiance, le sujet et le mode narratif n'ont cessé de m'étonner. Je l'ai littéralement dévoré. Récit étrange qui oscille entre délires psychotiques et manifestations inquiétantes, l'histoire d'Angelica ne cesse de déstabiliser le lecteur, l'entraînant tour à tour aux limites de la folie et du surnaturel, avant de le repousser impitoyablement dans une réalité bien plus sordide.

Le récit est découpé en plusieurs parties, chacune racontées par un narrateur différent, permettant ainsi à l'histoire d'être mise en lumière selon plusieurs points de vue. Au fil des chapitres, l'aspect dramatique prend une envergure de plus en plus considérable et le lecteur devient alors incapable de discerner le vrai du faux. Que se passe-t-il réellement dans la maison du professeur Barton, homme de science dont la réussite professionnelle est incontestable ? Constance, son épouse, est-elle en train de sombrer dans la folie ?

Loin de l'ère victorienne fantasmée par les auteurs (et souvent aussi par les lecteurs tels que moi !) celle d'Arthur Phillips, bien plus sombre et réaliste, dépeint une période sinistre où l'autorité de l'homme fait foi, où les souffrances des femme doivent rester enfouies au plus profond d'elles-mêmes. Les épouses n'ont d'autre choix que de s'incliner devant la tyrannie conjugale, les instants de bonheur sont courts et cèdent bien vite la place à une monotonie et à une lassitude de l'existence que rien n'altère.

Londres est tour à tour évoquée à travers ses quartiers bourgeois et respectables et ses ruelles sordides où les crimes pullulent. L'auteur se plaît à renforcer les paradoxes en jouant systématiquement sur les différences entre Joseph et Constance, opposant les divagations de Constance aux froids raisonnements de Joseph, et l'absurdité des croyances féminines aux prouesses scientifiques de l'homme.

Au fil des secrets révélés, la vérité se fait jour dans l'esprit du lecteur et l'horreur n'en est que plus grande. Loin de ce que j'avais imaginé au départ, Angelica est un récit captivant, étouffant, incroyablement machiavélique, puissant dans son évocation d'une époque heureusement révolue où la noirceur côtoyait allègrement les façades cossues de la bourgeoisie londonienne. Bref, c'est une grande découverte à mes yeux, et j'ai hâte de lire L'égyptologue du même auteur !
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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