Une plongée dans les abysses de ma liseuse m'a fait découvrir
Sista de
Kim Chi Pho…
Pourquoi avais-je choisi ce roman à sa sortie, en 2020 ? Pour lire un énième livre sur le génocide rwandais, non, sans doute pas… de plus, ici, c'est plus un décor que le sujet proprement dit. Pour les portraits de femmes, pas vraiment non plus car la quatrième de couverture ne parle que d'une des héroïnes. Pour le passé enfoui, pour la résilience, allez savoir !
Une écriture brute, sans fioriture, efficace…
Des personnages taillés au cordeau qui se croisent, s'affrontent, s'entraident, s'oublient, se retrouvent…
Des femmes violentées, exploitées, trahies qui rêvent d'un avenir meilleur…
Des destins séparés mais inextricablement liés…
Une chronologie complexe et perturbante…
« C'est l'histoire de deux filles à peine sorties de l'adolescence, avec un bébé, qui se jettent dans la jungle de la vie sans filet de secours ». Ghyslaine et Douce veulent profiter du génocide rwandais pour quitter l'Afrique.
Auparavant Ghyslaine a commis un crime, a fui, a enfanté, a croisé la route de Charles et de sa femme en train d'accoucher… C'est elle qui va servir de fil rouge, de lien entre les personnages.
En Belgique, elle refera sa vie et trouvera un certain réconfort dans la littérature, tombant irrémédiablement amoureuse de
Marcel Proust, se préoccupant du sort de sa voisine Tania.
La sororité est un néologisme très (trop ?) présent actuellement dans les chroniques, les commentaires, les débats ; cela m'agace toujours quand une notion est galvaudée à toute les sauces… Ici, pourtant, cette posture est annoncée dès le titre,
Sista. Lien de solidarité, de fraternité par le sang ou le parcours, la sororité imprègne ce roman.
Je ressors de cette lecture un peu abasourdie par l'abondance d'informations portées par le récit et jetées là sans ménagement ni mise en scène. Il me semble que les personnages sont un peu trop bruts de décoffrage, proposés à grands traits, avec de nombreuses pistes inexplorées.
Kim Chi Pho a entremêlé les intrigues, livré un canevas qui mériterait, selon moi, plus que 160 pages.
Ma chronique est à l'image de mon ressenti : pas envie de développer.
Je suis intriguée par
Kim Chi Pho, une autrice que je connaissais pas du tout, et je pense aller voir ses autres livres pour me faire une meilleure idée de son univers.
Lien :
https://www.facebook.com/pir..