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Critique de Sycorax


J'aime beaucoup le cinéma de Maurice Pialat et je ne pouvais pas passer à côté du seul (?) roman qu'il ait écrit.
Le roman et le film ne diffèrent fondamentalement pas, le lecteur / spectateur y prend le même plaisir.
J'ai bien sûr vu et été secoué par le film qu'il a tiré de ce roman, notamment par le rôle d'inoubliable salaud campé par Jean Yanne (et qui forme - avec l'autre rôle d'ordure de "Que la bête meure" de Claude Chabrol - le dyptique du pire salaud du cinéma français d'après-guerre !).

Qu'il le fasse à l'aide de l'un ou de l'autre médium, Pialat confère à cette histoire de ménage à trois semi-autobiographique somme toute banale, une puissance dramatique unique : l'excellente direction d'acteurs dans l'un, et un talent d'écriture certain pour l'autre.
Dans un style ramassé, Pialat déploie la même énergie brute qui irrigue son cinéma, se met entièrement au service d'un récit où l'analyse psychologique se devine plus qu'elle ne s'expose de façon ostentatoire.

En tant que lecteur du XXIe siècle, ce qui ne laisse pas de me surprendre, est le surprenante résignation des personnages féminins qui est dépeinte en creux : une épouse qui n'ignore pas la relation extraconjugale suivie de son époux et va même jusqu'à partager avec lui la douleur de la séparation d'avec sa maîtresse (et tout cela, avant la révolution sexuelle de 1968 puisque le narrateur précise que les faits relatés remontent à 1966).
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