Deux grosses problématiques ressortent. D'abord le cloisonnement des spécialités, à savoir l'absence de coordination entre les différents services. L'autre difficulté est l'attribution des comportements « problèmes » à l'autisme, c'est-à-dire ne pas chercher si ces comportements sont le signe d'une douleur.
Un soin chez un personne TSA se prépare longtemps à l'avance. Aussi n'hésitez pas à téléphoner, prévenir aussi bien la personne TSA que le personnel. Quand il y a urgence, cela n'est guère possible, mais tentez dans la mesure du possible d'encourager le personnel à en tenir compte.
La société est souvent rude pour les personnes autistes, et deux risques sont inhérents à l'autisme :
• Se sur-exposer : les personnes sortent beaucoup, essaient de se conformer aux prix de nombreux efforts, mais elles risquent de s'effondrer et de tomber dans un burn-out.
• Se sous-exposer : les difficultés sont atténuées, mais le risque est de ne plus savoir réagir aux imprévus. De plus, cela génère un repli social peu épanouissant pour la personne autiste.
Dans la vie, il y a malgré tout de l'imprévu, mais plus les solutions possibles sont envisagées et plus le risque de crise sera diminué.
Savoir se connaître c'est déjà limiter les crises
Bête noire de tout Asperger qui se respecte, le sommeil demeure un moment complexe.
Il me semble très important de connaître la notion de régulation émotionnelle avant de commencer à proposer des solutions. Pour la définir, il s'agit de pouvoir garder une émotion stable face à des événements anxiogènes.
Parfois face à un malaise, devant les tensions, ou face à une volonté trop faible d'affirmation, les personnes préféreront maintenir un statu-quo qui peut être pénible pour tous. Dans d'autres cas, certaines de leur bon droit, les personnes peuvent choisir le conflit. Elles pensent qu'un conflit constitue une forme d'affirmation.
Pourquoi alors tardons-nous à faire une demande ?
• Bon nombre d'Asperger redoutent cette dépendance à autrui
• Il est difficile d'essuyer un refus quand une telle demande nous coûte
• Le besoin d'aide apparaît à la personne comme évident
• Beaucoup pensent tout simplement être capables de faire sans cela.
Or si ce besoin est insatisfait il engendre des problématiques importantes. D'abord, il augmente les difficultés face à une tâche. Il peut engendrer une incompréhension des supérieurs ou des collègues qui constatent que le travail n'a pas été accompli comme il le fallait. Enfin les personnes Asperger peuvent légitimement croire qu'elles répondent aux demandes d'aide mais que personne ne leur en propose.
Vous serez également amené à accepter vous-même des excuses. Accepter une excuse quand on a été vivement blessé n'est pas simple. Je vous propose une citation qui me plaît : « Pardonner c'est libérer un prisonnier et se rendre compte que le prisonnier c'était soi-même ». Ne pas pardonner, c'est renforcer notre position de victime, garder une rancune, risquer de sur-généraliser une expérience négative.
Pour recevoir des excuses, il est important d'écouter l'autre, d'évaluer son degré de sincérité, d'exprimer vos émotions et enfin de formuler un pardon.
Pardonner ce n'est ni oublier, ni accepter, libre à vous d'accepter ce pardon et pour autant de ne plus vous mettre dans les conditions d'être malmené. Rien ne vous oblige en la circonstance, à risquer que le fait se reproduise, l'important pour vous est de vous inscrire dans une dynamique vers le futur.