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« le Plateau », c'est le plateau du Coiron, en Ardèche. Il y a huit millions d'année, c'était une vallée, large, dans laquelle coulait une rivière. Jusqu'à ce que surgisse un volcan. Au cours des millions d'années qui suivirent, le plateau est sorti de terre, comme une ïle. Antoine Picard a photographié le Coiron et une « commande » a été faite à Marie-Hélène Lafon (elle aime ce terme de commande qui ouvre une complicité) pour dire le Coiron avec des m
Le livre, ce sont les images de l'un qui parlent avec les mots de l'autre, comme aiment à le faire les éditions Créaphis. Les photos d'Antoine Picard sont tout sauf une prétention d'esthétisme, elles sont belles parce qu'elles sont justes, vraies. Elles disent le cadre et les gens qui font le Plateau. Les mots de Marie-Hélène Lafon, eux, sont tout sauf un commentaire, ils disent la vie des gens, et des vaches, dans cet Espace avec un E majuscule. Cet Espace, c'est ce que Marie-Hélène Lafon appelle « le paysage » :
« J'appelle paysage le corps du pays, sur le plateau de Coiron et ailleurs. le corps du
pays est jalonné de signes, de traces tangibles. le pays a aussi une histoire, elle est vieille comme le monde. Ici quelque chose a eu lieu dans la nuit longue des temps ; le relief et les pierres le racontent à qui veut, et sait, le voir, le toucher, le déchiffrer.
« le paysage est un vaste chantier géologique qui dépasse les forces des personnes. Ce vaste corps du pays, avec la rivière, les bois et au-dessus le ciel, je sens que tout cela était là avant moi, avant nous, et continuera après moi, après nous ».
Ce « corps du pays », ce n'est pas que la nature. Ce sont les vies des générations de paysans
« pays, paysage, paysan » lit -on à un moment.
« C'est une histoire de famille, c'est immense et large, ça remue, ça vous remue. C'est une matière qui travaille, qui vous travaille. C'est une question ouverte, cuisante, cruciale : comment on continue ? ………Ça se déploie dans les replis du pays, et ça risque de durer ».
Et ça dure. Parce que les générations se succèdent, se transmettent la vie, inventent chacune une nouvelle manière de vivre la vie. Parce que des femmes et des hommes naissent, s'aiment, travaillent, s'en vont pour certains, restent pour d'autres, meurent un jour.
Le Coiron est la scénographie de cette Histoire, et « le Plateau », le livre, dit, écrit ce Coiron-là.
« le Plateau » est un vrai beau livre. Un bel objet-livre qui donne la parole à des histoires de gens qui se veulent heureux.
Critique de igolenerougier
« le Plateau », c'est le plateau du Coiron, en Ardèche. Il y a huit millions d'année, c'était une vallée, large, dans laquelle coulait une rivière. Jusqu'à ce que surgisse un volcan. Au cours des millions d'années qui suivirent, le plateau est sorti de terre, comme une ïle. Antoine Picard a photographié le Coiron et une « commande » a été faite à Marie-Hélène Lafon (elle aime ce terme de commande qui ouvre une complicité) pour dire le Coiron avec des m
Le livre, ce sont les images de l'un qui parlent avec les mots de l'autre, comme aiment à le faire les éditions Créaphis. Les photos d'Antoine Picard sont tout sauf une prétention d'esthétisme, elles sont belles parce qu'elles sont justes, vraies. Elles disent le cadre et les gens qui font le Plateau. Les mots de Marie-Hélène Lafon, eux, sont tout sauf un commentaire, ils disent la vie des gens, et des vaches, dans cet Espace avec un E majuscule. Cet Espace, c'est ce que Marie-Hélène Lafon appelle « le paysage » :
« J'appelle paysage le corps du pays, sur le plateau de Coiron et ailleurs. le corps du
pays est jalonné de signes, de traces tangibles. le pays a aussi une histoire, elle est vieille comme le monde. Ici quelque chose a eu lieu dans la nuit longue des temps ; le relief et les pierres le racontent à qui veut, et sait, le voir, le toucher, le déchiffrer.
« le paysage est un vaste chantier géologique qui dépasse les forces des personnes. Ce vaste corps du pays, avec la rivière, les bois et au-dessus le ciel, je sens que tout cela était là avant moi, avant nous, et continuera après moi, après nous ».
Ce « corps du pays », ce n'est pas que la nature. Ce sont les vies des générations de paysans
« pays, paysage, paysan » lit -on à un moment.
« C'est une histoire de famille, c'est immense et large, ça remue, ça vous remue. C'est une matière qui travaille, qui vous travaille. C'est une question ouverte, cuisante, cruciale : comment on continue ? ………Ça se déploie dans les replis du pays, et ça risque de durer ».
Et ça dure. Parce que les générations se succèdent, se transmettent la vie, inventent chacune une nouvelle manière de vivre la vie. Parce que des femmes et des hommes naissent, s'aiment, travaillent, s'en vont pour certains, restent pour d'autres, meurent un jour.
Le Coiron est la scénographie de cette Histoire, et « le Plateau », le livre, dit, écrit ce Coiron-là.
« le Plateau » est un vrai beau livre. Un bel objet-livre qui donne la parole à des histoires de gens qui se veulent heureux.
