Il grimpe encore un monticule de terre. Là, dans la lumière pâle de l'aurore, un vallon s'étend sous ses pieds. Partout, des petits tas sombres constellent le sol. Ses poumons se figent. Ce sont des morts, des cadavres. Son père parle toujours de ses copains quand il écrit. Il fait comme si la guerre était une colonie de vacances, comme si ce n'était pas si grave et comme s'il était aussi bien là qu'à travailler à l'usine. Il veut éviter qu'ils s'inquiètent, sa mère, Ferdinand et lui. Mais en réalité, c'est l'enfer ici. Ces fameux copains, ils sont là, étendus dans la boue.
Il y a tant d’endroits qu’il voudrait voir. Le monde est vaste ! Quand il n’est pas en guerre, il mérite d’être exploré.