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Critique de kikenbook


On parle peu des couvertures de roman mais je ne peux m'empêcher de parler de celle que Constance Clavel a imaginée pour "les Miracles de l'Ourcq". Une illustration qui a elle toute seule dit beaucoup du roman.
On y remonte le canal de l'Ourcq sur les bords duquel s'érigent de petits villages faits de planches, de bâches ou de caravanes amochées. On y goûte les lumières de la vi(ll)e au son de musiques aussi variées que les origines des habitants de ces bidonvilles parisiens.
Des habitants dont Véronique Pierron nous dresse les portraits savoureux. Sandra et sa maladie, Bella et son don, Noury et son violon, Juno et son amoureuse ou Sylvestre et sa statue sont autant de personnages touchants dont le quotidien est aussi bancal que leurs taudis et qui vivotent dans une existence où leurs différences sont les notes d'une harmonie cabossée mais mélodieuse.
Et puis, il y a le Vieux, passionné de tricot dont la mort soudaine fait basculer le roman du réalisme doux et cruel au fantastique mystique et réjouissant. le Vieux passe l'arme à gauche et le canal de la couverture devient écharpe, s'élevant vers les étoiles pour atteindre les nuages où ce Vieux, telle une Parque, se met à tricoter la vie des marginaux restés en bas, donnant quelques coups de pouce à leur destin, tissant une parenthèse enchantée qui s'ouvre dans les eaux de l'Ourcq et qui s'y fermera. A l'intérieur, une succession de miracles qui apporteront amour, argent, passion et foi, avec leurs revers.
Les Miracles de l'Ourcq est un premier roman et c'est une réussite. Chaque personnage est construit avec finesse et réalisme, chaque phrase est pesée, chaque image est travaillée mais l'oeuvre n'est pas exempte de défauts : la redondance de certaines métaphores surprend et crispe (ainsi on a droit aux bras de la nuit, du soir, de l'air, du vent… Trop de bras tue le bras !), la multitude des personnages et les sonorités proches de leur prénoms (Anna, Sandra, Bella, Léna) demandent un temps d'adaptation, mais qu'à cela ne tienne, le roman est positif, lumineux et humaniste. On le referme avec l'espoir que l'auteure soit déjà en train de plancher sur son deuxième.
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