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Ils vivent là, le long du canal de l'Ourcq, dans une sorte de baraquement. Les plus chanceux vivent dans de vieilles caravanes comme le vieux, Bella la voyante et Juno le brésilien arrivé de sa favela pour une vie meilleure. Les autres dans des cabanes faites de carton, tôles et bâches, qu'ils appellent pompeusement des maisons. Tous rejetés par la vie, en marge de la société de consommation, en marge de tout et surtout de leurs congénères. Ils sont solidaires, partagent leurs maigres biens. Ils acceptent leurs différences, leurs failles ce que les gens normaux ne sont plus en capacité de faire malgré leurs talents, diplômes ou autres.

La vie devient plus difficile malgré leur bonne humeur et cette résilience certaine.

Un soir en rentrant Juno trouve le vieux affalé sur son tricot, sa passion, l'alcool du jour a été fatal, une autre passion. Cet homme sera préparé et veillé par cette communauté, par ses amis. Ils préviendront les enfants le lendemain. Les enfants du vieux seront les premiers à pénétrer dans le camp, puis il y aura Isabelle, cette écrivaine paraplégique dont Juno est tombé fou amoureux.

Depuis la mort du vieux, la vie s'améliore bizarrement. Ils ne se demandent même pas pourquoi, ils profitent, sans voir la convoitise des gens des autres camps, sans voir la méchanceté des gens normaux, juste en prenant le meilleur, histoire de rebondir et de reprendre une vie qui puisse leur convenir.

Oubliez vos préjugés et la normalité et plongez dans la vie de ce camp avec ces personnages si attachants.

Un grand merci à Masse critique de Babelio et aux Éditions Les presses de la Cité.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Les miracles de l'Ourcq Véronique Pierron Les Presses de la Cité
#LesMiraclesDeLOurcq #NetGalleyFrance
Véronique Pierron signe ici un premier roman, un roman qui nous emmène sur les bords du canal de l'Ourcq , sur une rive 2 camps de fortune, celui des gens du voyage et un peu plus loin celui des Roms, sur l'autre rive un village atypique où vivent le Vieux, Juno, Sandra, Sylvestre, Noury. Eux se sont en quelque sorte choisis, aucun lien de parenté juste et surtout amitié et entraide.
La vie est plus que difficile mais un beau jour l'extraordinaire se produit et le jour d'après également..
Un roman plein de bons sentiments, un roman qui peut faire rêver, un roman où fleurissent l'amour, l'entraide, la solidarité , n'est-ce pas là au final le miracle le plus stupéfiant?
Un grand merci aux éditions Les Presses de la Cité pour ce partage.
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Voici un roman dédié aux oubliés de la société, les exilés, les malades ... Tous vivent sur les bords du canal de l'Ourq, enfin il y a ceux qui vivent rive gauche et ceux vivant rive droite : les Roms et les voyageurs. Ils sont installés dans des caravanes ou des cabanes en bois bricolées.

On s'attache à toutes ces personnalités particulières : Juno arrivé du Brésil, " persuadé que ce pays était fait pour lui et lui pour ce pays ", le Vieux, qui ayant perdu sa femme, a sombré dans l'alcoolisme délaissant deux enfants, Sandra victime d'une descente en enfer après une vie tout à fait ordinaire et qui souffre du syndrome Gilles de la Tourette....Bella la voyante, Cosmin, la jeune Anna.... Et Isabelle ! Qui est cette fameuse Isabelle ? C'est une jeune femme handicapée suite à un accident de la route, écrivaine.

Voilà je ne vais pas vous en dire davantage pour que comme moi vous soyez pleinement surpris par chacun de ces personnages de ce roman qui vivent ensemble ou vont se rencontrer !

Ces personnages qui parviennent à garder l'espoir, c'est incroyable comme ils sont beaux dans leur âme ces femmes et ces hommes, ces jeunes et ces vieux vivants ensemble et même ces morts. Oui car ils sont là eux aussi, entre le Vieux qui lui installé sur son nuage essaye d'aider ses amis...... en créant ces petits miracles, peut être d'ailleurs un peu trop farfelus, comme l'idée du Requin blanc, lui même a trouvé cette idée peut être exagérée car il a eu des conséquences tout de même dramatique et irréversibles, ce fantôme qui a tant aimé Bella et qui lui revient....

C'est étrange, moi qui aime les histoires, celles qui débordent d'imagination entre autre .... je ne sais pas pourquoi je n'ai pas été captivée totalement comme je l'avais imaginé être en lisant la quatrième de couverture.

Dans cette lecture j'ai trouvé des échos à ma dernière lecture de Mathias Malzieu avec Une sirène à Paris .... que j'avais adoré par ailleurs ... on retrouve aussi avec Sandra, un des personnages du dernier roman de Martine Sabine Roger : Harmonie, elle aussi victime du syndrome de Gilles de la Tourette.

En tous les cas, c'est un livre heureux malgré une ambiance pesante, un livre qui révèle la solidarité, l'amour, l'espoir et qui sous sa forme de fable, a une résonance avec tout ce qui se passe aujourd'hui. Oui ces gens aux abords de Paris, par exemple, ces gens appelés Migrants à ce jour sont des personnes à part entière, qui savent aussi vivre de trois fois rien, savent garder l'espoir, l'espoir de retrouver une vie meilleure dans ces conditions inhumaines.

Personne ne sait de quoi sera fait demain. Qui peut dire que moi je ne serais pas le prochain à la rue ? Voilà ce que l'auteure Véronique Pierron nous redit avec une plume très fantaisiste.


#LesMiraclesDeLOurcq #NetGalleyFrance
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Sur les bords du Canal de l'Ourq, dans un camp, vivent ceux qu'on ne regarde pas. Les maisons sont des plaques de tôle et des planches assemblées, le confort est plus que sommaire, et pourtant des personnes y habitent. Véronique Pierron leur donne la parole. Oh ! Pas pour faire saigner votre coeur ! Au contraire, pour y mettre du baume, de l'espoir et de l'amour.


Chaque personnage nous confie des bribes de son histoire et ses rêves.


Sandra est atteinte du Syndrome de la Tourette et seules ses clés la rattachent au passé. Noury est un virtuose du violon, victime d'un régime totalitaire. le Vieux a choisi de vivre en marge de la société quand celle-ci lui est devenue insupportable. Il apprend à lire à Juno, le poète brésilien, amoureux d'une écrivaine au succès grandissant. Cosmin veille sur les autres. Etc.


Un événement est à l'origine d'une série de miracles qui changent la vie du camp. Quelqu'un semble tirer les ficelles. Et si tout n'était pas dû au hasard ? Si quelqu'un veillait sur nous ? Mais attention, un bonheur peut avoir son revers. Il peut attirer les jolies rencontres, mais aussi éveiller une attention non souhaitée.


Au fil du livre, les personnages se révèlent et ce roman, qui me paraissait un peu loufoque, au départ, prend une tournure émouvante. Chacun livre son passé, ses aspirations et son coeur. Tous ces êtres sont cabossés et pourtant, ils veulent donner le sourire à ceux qui les entourent. Ils leur montrent la voie pour voir la vie, telle qu'elle est, avec la beauté de ses détails.


Bien sûr, tout n'est pas rose : il y a des guerres de clans, la misère, les règlements de comptes, etc. Mais la poésie de Juno et la lumière dans ses yeux rendent le monde plus beau. Cet homme m'a touchée, il est d'un optimisme à toute épreuve, d'une humanité très grande et un transmetteur d'espérance. Par sa gentillesse, son abnégation et sa foi en l'humain, il est capable de miracles, mais il n'en a pas conscience. Grâce à lui, un personnage a trouvé la force de se battre et a changé de regard sur les habitants du camp. Cette évolution est à l'origine de scènes très touchantes et est un beau message sur l'acceptation de la différence. Et Sandra, quelle femme ![…]


La suite sur mon blog

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Le long des berges du canal de l'Ourcq , au milieu d'une friche industrielle fleurissent des campements de fortune dans lesquels vit un petit monde de gens du voyage, d'immigrés de tout horizons, de travailleurs pauvres et autres exclus.
Dans l'un de ces camps, un vieil homme vient de mourir et depuis d'étranges événements tels qu'une pêche miraculeuse, un fantôme, une statue de la Vierge qui pleure et autres mystères viennent perturber la tranquillité des lieux et des habitants. Tout ce joyeux bordel de prodiges entraîne le lecteur dans une comédie pétillante, un peu loufoque tout en restant ancrée dans la réalité. La petite faune du canal de l'Ourcq ne cède pas à la morosité malgré des conditions de vie précaires. La solidarité, l'appétit de vivre et un zeste de folie douce aident à tenir bon. Beaucoup de tendresse et plus si affinités dans cette histoire légère qui se lit toute seule avec en prime le sourire aux lèvres !

Ce premier roman de la journaliste Véronique Pierron a reçu le prix Jean Anglade, un tout nouveau prix créé par les éditions Presses de la cité pour récompenser l'oeuvre d'un primo-romancier qui incarne les valeurs d'humanisme et d'universalité chères à l'auteur. 
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Merci à Babélio, Les Presses de la cité pour cette masse critique spéciale.

Je tiens d'abord à souligner l'originalité de la couverture, qui attire l'oeil très rapidement et illustre parfaitement l'idée du livre.

Le roman quant à lui, est plutôt bien ficelé, touche le lecteur avec ses multitudes de personnages tous fragiles mais emplis d'humanité. En revanche, lorsqu'on tient plusieurs personnages, la difficulté est de pouvoir s'attacher à tous, et là il y a cette petite faiblesse ... quand on s'attache à l'un, ça passe à l'autre, on se retrouve dans un moment de frustration d'un côté mais on est ravi de voir avancer l'histoire d'un autre personnage.
C'est donc une lecture mitigée.

Le style est agréable, il y a de belles histoires, mêlées d'un peu de fantastique, qui donnent une grande place aux "miséreux" de Paris, et le tout pour en faire un fell-good recherché.
Rien n'est tout rose ou tout noir, la richesse est source de tracas. L'humanité se trouve plus facilement dans les personnes hors normes, sortis de la société de consommation et du paraître.
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Véronique PIERRON. Les miracles de l'Ourcq.

Non, ce roman ne se déroule pas dans les favellas des banlieues brésiliennes mais à Paris, sur les bords du canal de l'Ourcq. C'est une véritable cour des miracles qui subsiste sur ces friches industrielles, aux portes de la capitale. Quel univers surréaliste et quelle population : un véritable « melting pot ». Oui deux campements se sont installés, chacun sur leur rive, d'un côté les roms, tziganes, de l'autre, les pauvres, les blessés de la vie, ceux qui ont choisi ce style de vie. Dans ce « village » une grande solidarité existe. Et dans chaque camp, Vlad, règne sur sa communauté, les roms ; du côté des abandonnés, c'est le vieux qui fait office de dirigeant. Suite au décès de son épouse, il a sombré dans l'alcoolisme. Ces hommes, ces femmes vivent dans ces misérables caravanes, ces cabanes faites de bric et de broc, sans cesse rafistolées à l'aide de matériaux hétéroclites, de bâches, de bois. Parmi eux nous trouvons Juno, poète brésilien, qui a quitté les favellas de Sao Paulo et qui exerce, au noir, un poste de plongeur dans une brasserie du quartier de la Défense à Paris. Noury et son violon Kulik, fait la manche dans le métro. Sandra, atteinte du syndrome Gilles de Tourette se promène avec les clés de sa voiture. Anna, veuve de Zoli, le fils de Vlad, est également présente dans ce camp de fortune avec ses deux enfants. Son beau-père l'a bannie du campement des gens du voyage, suite à la mort de son époux. Bella la célèbre voyante, très sollicitée même par les nantis, Cosmin, celui qui veille sur tous, etc, … Toute cette population dépareillée vit sur les berges du canal.

Et Isabelle, écrivaine, enlevée par Juno va séjourner deux jours dans ce camp de fortune. Pourquoi a-t-elle été kidnappée? Quels sont les liens qui l'unissent à ces pauvres malheureux ? Handicapée suite à un accident de la route causée par une vitesse excessive, elle va connaître un destin incroyable. le Vieux décède. Nous assistons à la veillée funèbre, à ses obsèques, Peu de temps après sa mort une pêche miraculeuse va se produire…. Les esturgeons , le caviar, vont produire des revenus à ces laissés pour compte…. Est-ce le Vieux qui depuis son nuage permet tous ces miracles ? Mais cette manne céleste fait des envieux. La guerre des clans est déclarée : chacun veut sa part de butin. Des évènements extraordinaires vont se produire en grand nombre !

Véronique PIERRON fait ici preuve d'une imagination débordante afin de nous narrer une belle histoire de solidarité, de partage, d'humanité, d'empathie, de liens sociaux, sous forme d'un conte. Beaucoup d'espoir, d'amour véritable. Tous ces migrants, cette population vivant, plus exactement tentant de survivre tant bien que mal, dans des conditions indignes nous émeut. Un peu de considération pour ces hommes, ces femmes, ces enfants, qui ne désirent obtenir qu'une vie meilleure avec le minimum de salubrité, un travail leur permettant d'obtenir un logement décent, un salaire. Un message d'amour, de droit à la différence, de reconnaissance des qualités de chaque être. Ouvrons les yeux et tentons de les aider, tendons leur la main…. Intégrons les dans la communauté, selon leur compétence, offrons leur du travail, vivons en harmonie…. Une belle leçon de vie !
( 29/08/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Bienvenue sur les rives de l'Ourcq. Ici, il y a un petit camp de personnes oubliées et en marge, qui rêvent d'une vie meilleure et de laisser derrière eux la pauvreté. Il y a Juno, Sandra, Noury, Cosmin, et bien d'autres personnes qui n'aspirent qu'a remettre du soleil dans leur quotidien, depuis qu'ils se sont malheureusement retrouvés sans domicile fixe, et ce pour diverses circonstances. C'est alors que va débuter une série de miracles au camp et les habitants vont ainsi pouvoir s'enrichir et s'en sortir.

Que d'originalité dans ce roman ! J'ai rarement lu un livre qui sorte autant du lot, de par son postulat de départ des plus originaux, mais surtout de par cette écriture et cette histoire colorée et remplie d'humanisme. L'auteure a touché ma corde sensible et j'avoue que j'ai quitté avec regret cet univers.

Véronique Pierron a créé une sorte de huis-clos littéraire, en faisant de ce camp une espèce de bulle protectrice et bienveillante. Les personnages sont tout simplement attachants, et leurs histoires respectives touchantes. C'est avec beaucoup d'émotions que je me replongeais à chaque fois dans ce microcosme qu'a su créer l'auteure. Je me suis sentie une spectatrice privilégiée de cet univers et de ces personnages évoluant bon gré mal gré au rythme de leurs réussites et de leurs déconvenues.

Ce roman fait la part belle à de magnifiques valeurs. En effet, ici, l'entraide sera de mise entre ces habitants, mais également la générosité, le partage, la loyauté. J'ai été en immersion totale avec ce camp. J'ai appris à connaître les personnages, je me suis émue avec leurs histoires, et j'ai été captivée par leurs aventures.

La plume est très particulière. Alors attention, il se peut que vous ayez un peu du mal au début, comme ce fut le cas pour moi, mais ne vous arrêtez pas à ce détail. Une fois que vous serez rentrés dans cette histoire, vous vous apercevrez que l'écriture est en totale adéquation. C'est en effet une plume poétique, colorée, avec des phrases ayant une résonance particulière que nous offre ici l'auteure. Il faut juste se laisser bercer.

Un très beau récit, où les valeurs se côtoient, telles que l'amitié, la loyauté, la générosité et l'entraide. Au travers d'un microcosme littéraire, l'auteure a su m'immerger totalement dans ce camp particulier et je me suis sentie privilégiée de pouvoir, l'espace de quelques pages, être spectatrice de ces personnages touchants. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération "Masse critique privilégiée", organisée par Babelio.

Merci à Babelio et aux éditions "Presses de la Cité" pour la découverte  de ce premier roman de Véronique Pierron.

La très jolie couverture est de Constance Clavel.
L'histoire se déroule de nos jours, aux bords du canal de l'Ourcq, aux portes de Paris.

Plusieurs villages composés de "maisons" en tôle, carton, tissu, plastique et de vieilles caravanes cabossées se sont installés sur les bords du canal. Il y a le village de Vlad, le plus "cossu", celui de Cosmin et des roms, et celui des plus pauvres : immigrés, sans papier, sans domicile fixe, comme Juno, Noury et autres...

Les habitants de ces deux derniers villages, cabossés par la vie, gardent le sourire, l'espoir, la volonté de réaliser leurs rêves et s'entraident.

Juno, le grand noir, Brésilien ayant immigré en France pour échapper à sa favela de Sao-Paulo, écrit des chansons, danse la samba, travaille comme plongeur dans un restaurant, mais est illettré. Il rêve d'apprendre à lire et  de conquérir le coeur d'Isabelle, écrivain paraplégique.

Le Vieux, alcoolique, est passionné de tricot.

Sandra, belle, élégante et cultivée est handicapée par sa maladie, le syndrome de Gilles de la Tourette.

Noury est un violoniste talentueux et sans papier.

Sylvestre a installé et entretient une statue de Marie dans le village. Tous la vénèrent.

Bella, voyante et médium, a vécu des horreurs.

Le Vieux meurt et monte au ciel. Les miracles vont alors commencer, permettant à ces démunis de commencer à s'enrichir...

L'écriture est très poétique, les personnages sont bien brossés.

Le Vieux qui tricote, défaisant son ouvrage une fois terminé, pour réutiliser la laine m'a beaucoup plu, mais il meurt très vite, semant les miracles sur les villages.

Ces miracles m'ont paru un peu loufoques, mais j'ai apprécié l'entraide, la générosité des personnages, leur volonté de réaliser leurs rêves...
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Je soupçonne Véronique Pierron d'être elle-même violoniste tant son style, tantôt primesautier, tantôt mélancolique et romantique, évoque les sautillements et les plaintes d'un violon tzigane. Je ne sais pas s'il s'agit d'un Kulik, comme celui avec lequel le tzigane bulgare Noury enchante les auditeurs du métro puis des salles de concert . Mais on trouve toutes les émotions sous sa plume (j'allais dire son archet!), toutes les sensualités, toutes les évocations de mondes à la fois si proches et si lointains...

Des bords du canal de l'Ourcq, entre Bobigny et Pantin, aux rives des fleuves de Roumanie, de Pologne, de Bulgarie, nous côtoyons ces gens que, dans le métro parisien ou dans les rues, nous évitons soigneusement de regarder. Les Roms, les romanichels, les tziganes, ceux qui nous qualifient de « gadjos », ceux dont on se méfie - à juste titre parfois, foin d'angélisme ! - ceux qu'on ne plaint pas souvent, sauf, à la rigueur quand de petites mains, toutes petites, se tendent vers nous pour nous soutirer une pièce ou deux.

Véronique Pierron nous introduit dans un monde haut en couleurs, qui réunit les sans-abris, les nomades roms, les pêcheurs des bords du canal, les mafieux exploiteurs de mendiants par obligation. Dans ces cahutes dignes des favelas de Rio ou des bidonvilles d'autrefois de l'autre côté du périph', nous découvrons des hommes et des femmes hauts en couleurs qu'on adorerait voir sur l'écran, double-mètre brésilien noir amoureux d'une petite hémiplégique devenue auteure, secrétaire déchue en raison d'un syndrome Gilles de la Tourette qui lui fait prononcer des horreurs, une vieille gitane qui voit arriver les événements, un moine franciscain polonais qui n'a pas eu l'opportunité de revêtir la bure mais découvre une Vierge miraculeuse qui pleure de vraies larmes, un chef de village qui n'en peut plus des responsabilités, des enfants qui galopent, des mères qui les poursuivent : un vrai film !

Et soudain, des miracles viennent rendre la vie plus douce : de l'argent rentre, des rêves s'accomplissent, la vie devient apparemment plus facile. Rêve ou piège ? Chacun jugera...

Un livre un peu fou, déjanté, plein de fantaisie, de drôlerie, de réflexions judicieuses sans prétendre être d'une immense portée philosophique, un rythme qui emporte le lecteur comme les sambas de Juno, le grand brésilien amoureux d'une toute petite femme sans jambes.

Un très bon moment de lecture ! J'aurais juste aimé savoir comment l'auteure a réussi à pénétrer ce monde des Roms, pas si accessible, et comment elle connaît si bien le portugais. Mais ce ne sont que les questions d'une lectrice curieuse...

Merci à Babelio et aux Presses de la Cité pour cette découverte.
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