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Critique de Luxi


Quelle expérience de lecture que cette « Illusion tragique » de Gilda Piersanti !
Nous sommes en Italie et nous suivons le petit Mario, une dizaine d'années, accompagné de son ami Riccardo, qui adore aller espionner chez le voisin du neuvième : Monsieur Ruper. Chaque soir, comme un rituel, cet homme étrange donne le bain à une femme, Maddalena, ce qui intrigue particulièrement les gamins qui décident un jour de pénétrer dans l'appartement de Ruper. Sauf que le bruit de la clef va tinter dans la serrure, et que si Mario va réussir à s'échapper, son ami Riccardo va se retrouver piégé dans la salle de bains.
En parallèle de cette histoire, on suit Elisabetta, grande écrivain à succès. Et chaque chapitre nous agrippe dans l'univers de l'un de ces personnages, ce qui a captivé l'amatrice de romans choral que je suis. le souci, c'est que je ne peux rien dire de plus sans dévoiler de grands pans de l'intrigue, donc je m'arrêterai là.
Alors je vais être parfaitement honnête : je n'ai pas vraiment aimé ce roman. Et comme j'ai horreur de malmener un livre – et que d'ailleurs je ne suis personne pour avoir le droit de le faire –, cette critique sera relativement courte, ce qui me changera de mes exposés bavards…
Oui ce roman est tout en originalité, étonnant, insolite, mais il est aussi incroyablement oppressant. Durant toute ma lecture, ne m'ont jamais quittée une profonde sensation de dégoût, un sentiment de malaise, de soumission et de captivité. C'est une lecture qui glace, qui enchaîne, qui étouffe. Et on se sent piégé, violenté et manipulé. J'ai détesté cette sensation, preuve toutefois que le roman réussit extrêmement bien à capturer les abîmes de la perversion et de l'emprisonnement psychologique.
Après, j'ai apprécié toute la réflexion qui accompagne le métier d'écrivain, que l'on découvre aux côtés d'Elisabetta. Les révélations sont inattendues; la plume est belle, précise, soignée : « L'amour résiste au pire, on peut détester et aimer encore », écrit l'auteur. Mais je me suis perdue et c'est un vertige qui ne m'a pas plu.
C'est donc un roman plutôt court mais dense et exceptionnellement dérangeant qui plaira aux amateurs de personnages retors. C'est un roman dédaléen qui s'enroule autour de soi tel un serpent constrictor. Qui resserre son emprise. On ne sait plus où est le vrai, le faux, la fiction, la réalité. On ne sait plus à qui se fier. Et on erre, désorienté, dans les méandres de ces esprits sombres et malsains. « Avant de sombrer dans le sommeil, je vis monsieur Ruper se pencher sur moi et me murmurer à l'oreille : la meilleure manière d'être innocent, c'est encore de trouver un coupable. »
Merci à Babelio et aux éditions Le Passage pour cette découverte italienne.
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