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Critique de Kittiwake


Premier roman de Paola Pigani, lu après le deuxième, Venus d'ailleurs. le thème est proche : s'immiscer au coeur d'une population sinistrée. Si Venus d'ailleurs s'attachait à l'itinérance de ceux qui fuient une guerre, une oppression, et la menace permanente, N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures aborde en contraste la mise en captivité d'un peuple essentiellement nomade. La guerre est encore ici le prétexte à contrôler les gitans.

« En période de guerre, la circulation des nomades, individus errant généralement sans domicile, ni patrie, ni profession effective, constitue, pour la défense nationale et la sauvegarde du secret, un danger qui doit être écarté"

Eux qui avaient déjà payer leur tribu à la France lors de la Grande Boucherie de 14-18, sans pour autant recevoir l'inutile honneur de figurer sur les monuments de gloire posthume, se retrouveront séquestrés en zone occupée dans des camps qui n'ont rien à envier aux sinistres établissements polonais ou allemands.

C'est à travers Alba, une toute jeune fille qui découvre les émois de l'adolescence, que l'auteur nous fera vivre le quotidien misérable du groupe, grossi peu à peu des nouveau-nés ou d'arrivants arbitrairement désignés.

Toute la vie dans ce camp est synonyme de perte : de l'identité, de la liberté, de l'envie de vivre même pour certains. L'évasion est illusoire, à l'extérieur , il ne suffit pas d'échapper à la vigilance des Schmits, la horde des bien-pensants est là pour signaler les errances et envoyer à l'abris des regards les différences qui incommodent.

Superbement écrit, le récit ne peut que nous séduire et nous rallier à la cause de cette minorité, malmenée dès que les désordres de la vie sociale réclament un bouc émissaire.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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