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Critique de FrancisK


La préhistoire, d'Éric Pincas, est un de ces rares livres qu'on gagne à avoir lus.

de format aussi modeste qu'un livre de poche, ses 244 pages se lisent avec un plaisir évident. le style en est fluide et limpide grâce à un vocabulaire délibérément accessible, où les rares termes savants sont expliqués. L'ouvrage est distribué en 25 chapitres brefs d'une dizaine de pages environ ; chacun d'eux aborde un thème différent dont le titre est posé sous forme interrogative (Cro-Magnon était-il blanc ? Néandertal est-il notre ancêtre direct ?). Chaque chapitre fait le tour de la question, propose les hypothèses passées et présentes, met à mal nombre de clichés, conformément à son sous-titre Vérités et légendes. Les sources sont citées en fin d'ouvrage, les théories discutées et même réfutées quand elles sont manifestement erronées. Mais en bon historien, Éric Pincas n'impose pas de point de vue : il emploie des modalisateurs tels que « peut-être, il semble que… » et recourt fréquemment au conditionnel, manière habile d'insinuer que les connaissances sont encore insuffisantes et qu'il est urgent d'attendre.

A plus d'une reprise, la préhistoire y rejoint le présent : une nouvelle espèce humaine a été découverte récemment, l'homme de Denisova, contemporain de Sapiens et de Néandertal. Les acquis récents de la paléogénomique montrent que nous sommes tous le résultat de migrations et de métissages, si bien que "[q]uiconque veut revenir à la pureté raciale est confronté à l'absurdité du concept". Plus inquiétant, la préhistoire se prolonge dans le futur. Nombre de chercheurs, professeurs et spécialistes veulent cloner l'homme de Néandertal ou le mammouth laineux, alors que nous ferions mieux de sauver le monde vivant dont la diversité se rétrécit comme peau de chagrin, affirme Eric Pincas.

On referme le livre avec la conviction d'avoir eu affaire à un homme en qui le chercheur se double d'un penseur, ce qui n'est pas peu.
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