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Critique de Aupaysdesbooks


Carl Pineau aborde le roman avec une scène imprégnée d'une tension palpable : questionnement, troubles, danger : Tout est là et je me sens les deux pieds dans le polar, même si c'est plutôt les deux yeux !

Une histoire qui retrace six jours, une semaine ( peut-être la dernière) pour l'inspecteur. Cheveux grisonnants, douleurs passagères ou maladie qui l'envahit, il n'a pas encore rendu les armes face à l'injustice et aux voyous. le Nantais, c'est bien lui. le loup de la ville, il renifle, il traque, il déterre pour mieux aider, accompagner ou sauver non pas l'humanité mais sa ville. La ville, ses facettes difficiles à polir afin de garder les couleurs rayonnantes. Sa ville qui lui déborde des mains, les années 80 sont bien loin. Les codes ont changé, les moeurs aussi.


"J'essaie de me rappeler la succession d'événements qui m'ont mené ici.

Phase après phase, je me demande si j'aurais pu y changer quelque chose, ou si c'était inéluctable, la vague du passé emportant tout sur son passage."


L'auteur jette les dés : un meurtre, des menaces, des témoins, des amitiés, l'amour...

Bref, une ville faite de vies, de quotidien puis les voyous et un flic bouffé par les jeunes serpents qui guettent le nid. Ils veulent sa peau d'ancien taulier de la maison.

Inverser les rôles ! Que peut-on espérer du vieil enquêteur qui ne se montre plus guère, joue dans sa cour tout en mettant un pied dans le mirador de sa ville, tente d'aider son prochain mais capable aussi de se sacrifier ?

La vie de Greg Brandt, c'est une multitude de recherches d'amour ou d'amitiés, de déceptions face à la vie, face à la mort.


"Françoise m'assignait une dernière mission, un adieu sans effusion ni trop de bruit. Tout naturellement, nous avons parlé de la vie, des rares instants heureux, du vain espoir de se pardonner les pires actes que nous avions commis. Nous nous sommes racontés avec l'évidence du compte à rebours qui n'autorise plus à tricher."


L'inspecteur commence sa dernière partie. Pour lui, c'est banqueroute ou il refait un nouveau tour. Qu'a-t-il à perdre ou à gagner ? Certainement plus qu'il ne le pense. Un jour, on se dit solitaire et solidaire. le lendemain, un pion en moins et ce sont les règles qui changent. Pour le meilleur ou pour le pire, il tente, il bascule volontairement, c'est certain. Trouver quoi, après ?


"J'ai commencé à décliner les options. La plus évidente était une tentative d'importation pour mettre la main sur le marché nantais."

"J'ai aimé cette façon de m'inviter à quitter le monde, une politesse exquise dont n'aurait pas fait preuve un homme. Je l'ai regardée droit dans les yeux, avec l'idée que c'est de cette façon qu'on doit fixer la mort lorsqu'elle vient."


Ma conclusion :

Carl Pineau a clôturé une trilogie sans accrocs, sans détours, sans dérapages. de sa plume, l'auteur signe une série polar crachant la masculinité, le flic qui crache la cigarette, calfeutré dans sa bagnole ou lors d'un rendez-vous au café juste pour attiser sa proie, éteindre ses soupçons. L'enquêteur prend de la bouteille, les fantômes l'accompagnent mais il ne flanche pas. le caïd dans les années 80, c'est tout seul qu'il s'est fait sa renommée. En 90, il a fini en taule sans trop comprendre où il a merdé. En 2000, tu sais même pas qui est le caïd ! Tous sont innocents, en première ligne ce sont des jeunes qui récoltent la moisson. En 2000, il faut être un vieux flic pour n'être pas pourri au milieu des carottes dans la soupe de la société, l'échelle sociale ou la politique.
Lien : https://aupaysdesbooks.wixsi..
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