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Critique de Mimeko


Mimeko
16 septembre 2019
Dans le country club très chic de la banlieue de Buenos Aires, Chazarreta un chef d'entreprise soixantenaire, est retrouvé égorgé, trois ans après sa femme morte dans les mêmes conditions. Jaime Brena, qui vient d'être évincé de la rubrique faits divers du journal El Tribuno et relégué à la rubrique “société”, décide d'enquêter avec son successeur, un jeune pigiste adepte de Google et d'internet. Parallèlement, Nurit Iscar, "Betibou" pour son ex-amant et directeur du journal, une écrivaine cinquantenaire qui a connu son heure de gloire, accepte de s'installer dans le country club pour y rédiger des chroniques axées sur le ressenti et comprendre la personnalité de la victime, ou plutôt des victimes car elles s'accumulent dans l'entourage de l'homme égorgé.

Je suis très partagée après la lecture de Betibou, un roman qui s'apparente à un roman policier, mais dans lequel le contexte sociologique est beaucoup plus développé que l'intrigue policière proprement dite...Après une première centaine de pages - un démarrage lent et beaucoup de digressions sur les protagonistes - destinées à définir les états d'âme de chacun d'eux, j'ai révisé mes attentes en m'attachant aux personnages, en découvrant leur intériorité, leur rapport aux différents pouvoirs : le pouvoir de l'information, de la justice, de la police, de l'argent et de la volonté des privilégiés de se soustraire au monde réel, jusqu'à se barricader dans un domaine hautement sécurisé...Au fil de la progression de l'enquête, les questionnements des personnages principaux se font plus intimes, les deux quinquagénaires se cherchant un deuxième souffle professionnel ou affectif et le jeune pigiste se demandant si ce métier est fait pour lui.
Quant à l'intrigue policière elle est là mais très, très lointaine, en filigrane, servant de faire-valoir à la dénonciation d'une société noyautée, dévoyée par l'argent et le pouvoir...
Sur le style de Claudia Piñeiro, j'ai été un peu déstabilisée par les dialogues insérés directement au fil des phrases comme le fait José Saramago, pas de retraits à la ligne, pas de guillemets, et l'on ne sait pas toujours qui parle....
Une impression mitigée donc, un roman intéressant du point de vue de l'introspection des personnages, de la description très poussée des relations pas toujours très saines dans les rédactions des journaux mais un roman assez déstabilisant voire décevant sur la partie enquête policière.
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